L'éthique hacker

En 1984, Steven Levy publie un livre intitulé "Hackers", il expose sa vision de l'éthique des hackers :

  1. L'accès aux ordinateurs devrait être total et illimité.
  2. Toute information devrait être gratuite.
  3. Méfiance à l'égard de l'autorité. Promotion de la décentralisation.
  4. Les hackers devraient être jugés sur leur hacking, pas sur des critères bidons tels que le diplôme, l'âge, la race ou le grade.
  5. On crée de l'art et de la beauté avec un ordinateur.
  6. L'informatique peut améliorer votre vie.

Dans le billet précédent, Bernard Stiegler parle d'un autre livre, édité voilà quelques années et préfacé par Linus Torvalds, celui de Pekka Himanen : l'éthique hacker.

Pekka a l'idée lumineuse de faire un parallèle entre les thèses de Max Weber ("l'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme") qui explique le développement du capitalisme à partir du milieu du XVIIIe siècle, par le développement de l'ethos protestante et les pratiques que l'on observe dans le logiciel libre :

Les hackers affichent une éclatante santé, leur originalité réside dans le processus qu’ils mettent en œuvre. Processus social fondé sur l’Internet et la production coopérative en réseau de logiciels libres et sur un rapport alternatif au travail, à l’argent, au temps qui caractérise une éthique que Pekka Himanen oppose à l’éthique protestante du travail de Max Weber. Cette éthique recouvre une relation passionnée au travail dont les motivations principales sont le plaisir, le jeu et la passion. À cela s’ajoutent un statut de non-dépendance salariale et l’adhésion à des comportements de coopération en cours dans les communautés scientifiques que Pascal Jollivet dénomme "Communisme scientifique"

Les plus intéressés pourront lire les billets d'Alain Giffard : Un Manifeste Hacker (sur) et Le Retour du Manifeste