La prolétarisation dans les sociétés informatiques
Encore un très bon article qui se base sur un certain nombre de pensées qui me trottent aussi dans la tête. Christian fait la synthèse entre le monde de l'informatique et les réflexions de Bernard Stiegler : La prolétarisation dans les sociétés informatiques.
Ce texte est bien plus complet que mes petites piques envers Jean-Paul du marketing. L'incompétence informationnelle et la prolétarisation des informaticiens (et des autres) sont mises en avant. Je retiens deux passages qui soutiennent mon propos.
Quoi qu’il en soit, "l’ingénieur open source" fait peur au marché et au management des grandes SSII : précisément parce qu’il a un savoir-savoir faire qui peut tout remettre en cause, notamment des choix commerciaux ou une stratégie marketing. C’est un peu celui qui n’est pas facilement "manageable" parce qu’il est singulier. Et si beaucoup de profils "professionnels" de l’informatique se ressemblent, c’est parce que ce sont des "ressources" interchangeables et prolétarisées, qui n’ont pas la singularité des ingénieurs open source.
Mais, si c’est si dur à dire à un client, c’est parce que la prolétarisation des informaticiens touche aussi celle des entreprises clientes qui sont devenues des consommatrices de solutions packagées par le marketing des éditeurs. Les départements informatiques, dans leur grande majorité, ont perdu tout sens critique depuis que leur culture technique repose dans le meilleur des cas sur la lecture hebdomadaire de 01 Informatique ses dix dernières années.
Je dirais qu'il faut placer l'écriture web (lecture web, la culture web) au centre des organisations ; investir sur la formation des personnes à cette compétence indispensable.