Pour une nouvelle critique de l’économie politique de Bernard Stiegler
Plongés au cœur d’une crise sans précédent historique – celle d’un capitalisme devenu planétaire –, nous débattons de ce qui la caractérise, et des conditions pour en sortir au plus vite : d’autant plus vite que les ravages terrifiants qu’elle engendre pourraient évidemment conduire à des menaces géopolitiques d’une ampleur encore inconnue.
Au centre de ces débats se loge une contradiction dont nul ne semble avoir conscience – ou vouloir prendre conscience – dans les mondes de l’économie et de la politique : c’est que le principal facteur de la crise est l’épuisement du modèle consumériste. Celui-ci, devenu intrinsèquement toxique, fait système avec la destruction de l’investissement par un capitalisme hyperspéculatif à tendance mafieuse, et repose sur ce qu’il faut appréhender comme une bêtise systémique.
On se rappelle Karl Marx dans Critique de l’économie politique :
Ce que Marx reproche à l’état de nature de Rousseau c’est le fait de penser que il pourrait y avoir hommes sans interaction. L’homme est non seulement un animal social mais un animal qui ne peut s’individualiser que dans la société. Un peuple est pour lui à l’apogée de sa production au moment même où il atteint son apogée historique. En fait un peuple se retrouve à son apogée industriel tant qu’il n’est pas mut par l’appât du gain mais par la passion de gagner.Pour lui, tous les stades de production ont des caractères communs que la pensée retient comme détermination générale.
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