Les AppStores pour la fin du mythe du web 2.0

Le blog c'est génial, une personne peut communiquer des idées, des trouvailles qu'il a fait sur la toile les publier et en discuter avec plein de chtits internautes du monde entier. Pourtant, tout ne se passe pas comme prévu (par Narvic).

Durant ces dernière années, on avait cru à la mise en place des outils collaboratifs au sein des entreprises afin de pouvoir échanger notre travail et générer de l'émulation au sein des équipes. Si certaines entreprises ont investi dans ces sytèmes ce fut au prix de lourdes formations ou par embauche de personnels éduqués à leur utilisation. Pour les autres, l'e-mail reste le moyen d'envoyer notes et demandes sans forme, ni organisation : « à faire, ASAP ! ».

Crise en Russie - supermarché

Le mythe de l'entreprise 2.0 dans lequel la veille des un soutient la recherche et le développement des autres (et inversement), s'est envolé pour nombre de sociétés. Difficile passage d'une organisation « délégative » à une une organisation « intégrative » dans une société capitaliste dirigée par les (non) lois du marché.

La semaine dernière l'iPad d'Apple s'est imposé à la une des quotidiens du monde entier. Les critiques semblent aller quasiment toutes dans le même sens : rien de révolutionnaire, mais le concept va (malheureusement) plaire et s'imposer. Apple propose un outil performant de consultation sur lequel les utilisateurs pourront accéder à du contenu privilégié.

Dans sa comparaison entre le L'iPad d'Apple et le Kindle D'Amazon (Kind(le) of a(n I)pad : du passé faisons tablette rase), Olivier Ertzscheid note les caractéristiques de ces nouveaux outils en insistant sur le principe de :

  • lecture intensive (Kindle - nombre limité de contenu, achat de documents), et de,
  • lecture extensive (iPad - nombre illimité de contenu, documents gratuits plus documents payants)

Au détail près que l'iPad, tout comme l'iPhone, n'est pas aussi ouvert qu'il le devrait. En effet, la tablette Apple reproduit le modèle de l'iPod et de l'iPhone avec le passage quasi obligatoire ou naturel par le magasin de la société Apple. Comme le note André Gunthert (L’iPad ou la consultation) :

L’objet révèle l’abandon de la fiction du user generated content et raconte le retour des contenus numériques dans l’ample sein des industries culturelles. De l’ancien programme du web 2.0, dans quelques années, il ne restera finalement que la pratique photo, la conversation des réseaux sociaux, et une touche de search.

Sur ce commentaire, Narvic propose une vision d'époque sur la liquidation du concept du web 2.0 (contenu généré par les utilisateurs) par les grandes sociétés. Voici, ce qu'on peut analyser de la stratégie de Steve Jobs et de ses confrères :

De surcroît, si j’ai bien compris où tout cela nous menait, vu la tournure que prennent les choses aujourd’hui : la librairie (le marché du livre) est en passe de supplanter en ligne la bibliothèque (l’accès libre à la culture). Tous les ouvrages récents, encore couverts par le droit d’auteur, qui me sont aujourd’hui accessibles gratuitement à la bibliothèque municipale de prêt de mon quartier, ne me seront pas accessibles en ligne dans les mêmes conditions avant qu’ils ne « tombent » dans le domaine public. C’est donc encore le supermarché qui gagne et la bibliothèque universelle attendra, si elle arrive jamais !

Ça fait, mal, très mal, les jeunes générations ont-elles été formées à consommer et s'amuser ?

Non seulement internet, comme « nouvel espace public électronique démocratique et planétaire » (S. Proulx), comme lieu d’épanouissement de l’expression de la créativité personnelle (le « Web 2.0 »), comme lieu de culture ouvert à tous (la « bibliothèque universelle »), vire largement au supermarché, mais il se révèle aussi plus qu’autre chose comme un vaste espace du purs loisirs même pas créatifs, une sorte de grande salle de jeux pour adolescents immatures.

Dans mon quotidien, je suis personnellement témoin de ce phénomène. Films grands spectacles, consoles de jeux, applications iPhone et petit journal, les conversations sont peu nourries par l'argumentation et la nécessité d'actions volontaires dans le monde qui nous entoure.

Tout de même, malgré la main mise des institutions privées sur notre organisation social ; il ne faut pas préjuger des capacités des jeunes générations et de leur nécessité de liberté. Je partage l'analyse de Narvic, je suis très inquiet sur le pouvoir des intérêts privés, mais je ne m'avancerai pas sur l'adoption et l'acceptation par les utilisateurs à la vue des incertitudes sur l'avenir de notre société.