L'avénement de la société numérique
Réflexion d'Henri Verdier à propos de l'enjeu stratégique des entreprises dans la société numérique. Je retiendrai une réflexion d'Yann Moulier-Boutang sur le capitalisme cognitif. Elle permet de comprendre certains évenements actuels tant au niveau industriel que législatif.
A l’époque de la première Révolution industrielle, on mécanisait la force physique, et on injectait de l’intelligence du savoir et du savoir-faire dans les machines. D’où l’importance incroyable, dans ce modèle, de la propriété intellectuelle, des brevets et du droit d’auteur. L’objectif était de capter et de décupler la force physique des salariés. Ensuite, on la vendait via une conception centralisée et un marketing de masse.
Cette description ressemble à peu près à celle que l'on peut faire du Fordisme, un modèle que nous voyons mourir devant nos yeux ; à l'image de la faillite de General Motors.
Aujourd’hui, à l’évidence, on industrialise aussi les fonctions symboliques et computationnelles qui sont de l’ordre de l’intelligence. Et cela amène des transformations massives. Les machines sont capables de calculs complexes, il faut désormais injecter de l’innovation et de la création collective dans le système. La question de la propriété intellectuelle va ainsi beaucoup changer, car on se nourrira, des autres. Depuis les années 80, on essaie de breveter le plus de choses possibles : le vivant, le génome… Ce sont des tentatives pour sauver un modèle qui s’essouffle. Mais l’avenir semble plus à la captation des énergies extérieures aux entreprises qu’à la sécurisation à outrance de ses actifs immatériels. de l’extérieur
De la même façon que lors de la première révolution industrielle, les entreprises essayent d'injecter de l'intelligence dans les machines computationnelles. Mais ce modèle ne semble pas être applicable au numérique qui se caractérise par des notions sociales. Les sociétés innovantes se concentrent plutôt vers le principe d'écosystème plus que sur de simples innovations techniques.
Qu’est-ce qu’un iPod au fond ? Un contenu ? Un contenant ? Un usage ? Tout à la fois : c’est un écosystème cohérent qui fait graviter en harmonie des interfaces, des contenus, des gens, de l’argent, de la liberté pour l’utilisateur, qui sécrète et agrège un maximum de valeur autour de lui.
Je vous laisse lire la suite de l'article sur son blog, il évoque la situation industrielle historique de la France et ses méthodes de management.