ParisWeb - c'est quoi les métiers du web ?
Depuis 3 semaines, j'ai repris les cours à l'IUT d'Elbeuf. Je repropose les mêmes cours que l'année précédente et notamment la première séance concernant les métiers du web ; à vrai dire je me demande ce qu'il en est vraiment.
Le formatage de l'éducation nationale
En guise de premier cours, je propose des petits ateliers aux élèves afin de briser le travail derrière un ordinateur et de les faire réfléchir sur le processus de production d'un site web. Hormis le fait qu'aucun d'eux ne sait quand a été inventé le web (un programme militaire américain des années 70, pour un grand nombre) ; je me suis fait une frayeur en voyant qu'une entreprise avait toujours un chef de d'agence et que le chef de projets était au centre de tout.
On retrouve aussi le modèle avec d'une part un client qui a un besoin et de l'autre une équipe qui va répondre à la demande en proposant des solutions (en passant par une maquette). Le client dit oui/non et on enchaine les développements.
Certes l'exercice est biaisé, mais quand on évoque les méthodes agiles ou les itérations personne n'en a entendu parlé. Les élèves des IUT français vivent dans le monde des applications mais n'ont absolument aucune idée de la manière dont elles sont imaginées. A croire que leurs plus grand désir est de réaliser des sites plaquettes pour des agences de communication.
Là où moi même je me perds c'est que je voudrais leur expliquer que c'est pas parce qu'on est comptable d'une boîte web qu'on travaille dans le web ou encore qu'il y a plein de métiers qui vont apparaître dans les prochaines années. Seulement moi même, je n'arrive plus à faire le tri.
Des nouveaux métiers observés à Paris Web
Je regardais donc cette semaine, les conférences de Paris web en streaming. J'ai pu voir différents types d'orateurs et en particulier des personnes travaillant dans de grandes sociétés comme FaceBook ou Pinterest.
La programmation faisait la part belle à la sécurité. On a donc pu voir plusieurs personnes travaillant dans ce secteur ; à la fin de son intervention Virginie Galindo nous disait que le secteur de la sécurité sur le web était un domaine délaissé et qu'au vu de son importance future, on avait tout intérêt à se spécialiser dans ce secteur.
Ce qu'on observe c'est une "industrialisation" du secteur du web. Les entreprises grossissent, deviennent plus importantes et on donc besoin d'une grande diversité de spécialités. On découvre qu'il y aurait des responsables nécrologie ou encore des chargés de politiques de la gestion des données chez de grand acteurs du web.
Si on ajoute à celà, les UX designers, UI designers, data designers, ethics designers ou que sais-je, cela commence à être bien segmenté.
Entre la performance, l'accessibilité, la sécurité, la préservation des données, la qualité du code, ça commence à devenir bien complexe à gérer.
Les métiers web ?
Entre les 2000 et 2015, les domaines de compétences à maîtriser pour gérer un site web ont bien changé. La petite équipe de graphistes, développeurs et intégrateurs s'est transformé.
Aujourd'hui, ce qui me derange c'est qu'au niveau des processus nous louons la création collaborative, l'évidence que chacun est "designer" et pourtant, au quotidien, chacun se raccroche derrière un dénominatif de plus en plus obscure et spécifique. Un dénominatif qui ne résume jamais assez les multiples facettes de notre personnalité et de nos envies.
Du coup, je leur dis quoi à mes élèves ? Qu'on a pas su créer les métiers de nos rêves ? Que demain ils seront un rouage d'une grande machine à collecter de la donnée ? Où que le web reste une utopie un espoir de reconstruction du présent ?