Les éditions 01 Techno-Critique
Je suis tombé sur un livre de la collection techno-critique paru en 1971 : l’école à perpétuité. C’est incroyable comme on a l’impression que ce livre est toujours d’actualité.
Ce livre débute par une très belle préface d’Ivan Illich, celle-ci se termine par une description très scatologique de l’école.
Dans une société où l’apprentissage n’est un bien que lorsqu’il est le résultat de l’éducation, le savoir devient une marchandise. On peut le produire, l’emmagasiner, le faire travailler et le distribuer comme n’importe quelle autre forme de capital. Ceux qui se l’approprient peuvent l’accumuler et s’asseoir sur ce tas avec une profonde sensation de gratification anale et exiger que la structure technique de la société soit organisée de façon à mieux mettre en valeur leurs excréments hygiéniques
On tourne en rond
Ce qui veut dire que des personnes sont reconnues que par la correspondance de leur savoir avec celui qui est nécessaire pour le fonctionnement de la société technicienne. La valeur morale ou toutes autres compétences aussi utiles soient elles n’ont pas de valeur marchande.
Mais qui décide de ce qui est nécessaire pour la société ? Illich pense que ce n’est personne : le système s’auto-entretient. En réalité, les personnes valorisées par cet état de fait, pour garder leur statut, font tout pour que le système se perpétu.
Nous sommes les acteurs de ce système
Ce qui me turlupine en ce moment, c’est qu’avec ce point de vue ; nous sommes « tous » des acteurs de ce système et nous participons à sa survie.
Quand un d’entre nous a une baisse de régime ou se retrouve témoin d’une véritable injustice, il criera au scandale et communiquera son mécontentement d’un tweet ravageur.
Seulement, au quotidien, comme ce système nous valorise socialement en exploitant notre savoir/marchandise, nous entretenons le mouvement. C’est peut-être se qu’appelle Illich la gratification anale.
Les livres de ces revues techno critique retourne complètement la tête. Surtout quand ils arrivent à proposer des visions plus humaines d’organisation. Pour en savoir plus, je vous invite à lire les livres D’Illich : la convivialité ou une société sans école.