Le web et l’argent
Je communique toujours sur les sites statiques. Depuis 1 an, je travaille sur un site assez ambitieux sensé gérer un gros volume de contenus (spectacles vivants) ; à côté de cela, je prends toujours autant de plaisir à organiser la conférence Sudweb 2019.
L’état du statique (et de la JAMStack)
Je me suis lancé sur le sujet du statique voilà 5 ans. C’est marrant comme les gens à qui j’en parlais étaient légèrement moqueurs sur le principe, alors que maintenant, non seulement il y a pléthore d’outils sur le marché, mais en plus les structures des entreprises deviennent mures pour l’adopter.
Une grande division ?
Il y aurait une grande division (article de Chris Coyier sur CSS Tricks) ; séparation que j’estime se situer entre web applicatif et web de publication.
Avec d’un côté des gens qui développent (les fameux développeurs – doit-on tous savoir coder ?) et de l’autre les usagers (les bidouilleurs, utilisateurs, rédacteurs, intégrateurs – doit-on savoir comment ça marche le web ?)
Nous avons promu les gestionnaires de site statique comme solution particulièrement alléchantes pour la publication de données. Un outil simple, qu’un usager peut prendre en main sans connaissances particulières en développement ; un outil permettant l’autonomie.
L’équilibre de la balance
Sauf que maintenant, les développeurs se sont emparés sur ce principe en utilisant des outils comme Gatsby, Next ou Nuxt et marchent sur nos plates bandes. Je n’ai rien contre ces outils, j’ai d’ailleurs pendant des années essayé de dégonfler la guéguerre entre CMS, mais il est possible que les développeurs guident encore une fois les choix technologiques des usagers
L’état du marché
Sud Web est sortie de la logique de sponsoring, depuis l’année dernière. Cela est la conséquence d’un processus engagé par les équipes successives. Je me remémore encore la réunion avec joie car nous avions rompu un nœud Gordien afin d’aligner les valeurs de la conférence avec son mode d’organisation.
Une autre partie de mon temps, je soumets des sujets de conférences et je regarde leur programmation.
Un modèle (presque) unique ?
Pour avoir un aperçu des conférences qui évoquent les technologies web dans le monde, vous pouvez consulter la page des conférences dans lesquelles a parlé Harry.
Il y en a 1 à 2 par mois, minimum. Harry y présentea priori tout le temps les mêmes sujets. Si vous allez voir les programmations, elles sont quasiment identiques et quasiment toutes en anglais. Seule la localisation change finalement.
Un déséquilibre
Je pense qu’il y a un lien très fort entre le mode de financement d’une structure et ses grandes orientations. Ces conférences sont simplement la concrétisation d’un modèle qui marche (permettant la rentabilité de la conférence) ; quitte à tuer toute diversité et à ne pas promulguer encore et encore l’autonomie des usagers dans l’usage des technologies du web.
Ces conférences mettent en avant les bons élèves, ceux qui parlent (à part exception) de manière attendue qui ne font pas de vague et ne remettent pas en cause la dépendance aux grands capitaux.
Il est d’ailleurs risible qu’on parle très souvent des usagers comme étant au centre des produits (UX, agilité,…), alors qu’ils ne sont jamais présents dans ces conférences.
Conclusion
Les papis sont nostalgiques, ils considèrent que le web a été brisé. Ethan Marcotte a écrit The web we broke, l’inventeur du web Tim Berners-Lee lance une initiative de web décentralisé avec Solid…
On constate qu’Internet et le web ont été détournés des volontés de libertés voulu par ses créateurs. C’est un fait.
Je pense qu’on manque de diversité. En tout cas, je pense qu’on manque de diversité dans les conférences web. Trop de poids est donné à la technologie, aux « développeurs » et pas assez à l’usage, à la publication, aux « usagers ».