Intégrateur paysan
La semaine dernière, j’ai eu 2 discussions qui m‘ont fait me questionner sur mon métier et la manière dont avait évolué le développement Front-End.
L’ère des passionnés
Quand j’ai commencé le web, nous étions une bonne bande d’autodidactes. Les conférences étaient l’occasion de discuter avec des gens aux profils variés. Nous avions des personnes qui aimaient lire/chercher sur le web et qui avaient fini pas essayer de faire leur propre site web.
C’est peut-être toujours un peu comme ça dans un domaine technologique naissant. Les pionniers partagent une compréhension globale de l’utilité d’une technologie plutôt qu’une maîtrise à proprement parlé.
Les choses évoluent ce n’est pas forcément un problème.
L’ère des productivistes
La semaine dernière, il y a eu un échange sur Twitter entre (justement) des vieux passionnés.
J'ai travaillé avec 4 équipes de développeurs front end au court de la dernière année. Une partie du problème vient de la limite de connaissance/compétence en HTML et CSS. Les bases ne sont pas connues. Dès qu'il s'agit de mettre en oeuvre des choses qui s'éloignent d'un (1/2)
— Geoffrey Crofte 🐲 🇱🇺 (@geoffreycrofte) May 26, 2019
Étrange, c’est exactement la même analyse que j’avais du développement CSS dans les entreprises (avec des Dev Front) : un usage d’un chevauchement de pratiques installées, mais peu de réflexion, ni de maîtrise du langage.
Le CSS reste souvent le parent pauvre du développement. On utilise tant bien que mal de bibliothèques de composants déjà tout fait ; dès qu’’il faut un peu d’imagination le code marche mais ce n’est pas toujours génial.
L‘uniformisation
Alors, je me suis demandé pourquoi. Pourquoi, je continuais à essayer de pratiquer mon métier de la manière qui me semblait la plus pure, la plus utile à la société ?
Peut-être tout simplement parce que les start-up consommatrices de (jeunes) développeurs n’étaient pas vraiment passionnées. Ce serait plutôt des agriculteurs qui cherchent à optimiser au maximum une surface.
Alors que nous petits intégrateurs, clope au bec, on cherche à faire cohabiter le lapin avec la perdrix ou encore la basilic avec le plan de tomate. Nous cherchons à préserver un écosystème (d’ailleurs mort depuis bien longtemps).
Cadre
Si le web était un bien commun, alors le monde serait plus simple pour le petit intégrateur paysan. Mais le web s’est transformé en un espace marchand centralisé.
C’est pour ça, que je suis en train d’entamer encore une nouvelle réflexion sur des sujets comme la Low-Tech ou le web décentralisé.
Pour continuer à se battre afin de préserver des écosystèmes pérennes.