3. Préparation conférence - matières premières

Nous avons déjà abordé les sujets de l’augmentation des températures, et celui-ci du manque d’eau. Je vais le répéter encore et encore, mais tout cela est dû à l’intensification des échanges.

Voyons ce qu’il en est de l’intensification du côté des matières premières, c’est-à-dire plus particulièrement les métaux.

Complexification technique

Si on regarde la composition d’un téléphone mobile du début des années 2000 et un autre des années 2020, on observe une complexification importante de l’appareil.

Bien évidemment, les 2 objets ne répondent pas aux mêmes besoins. Mais, pour intensifier les usages, nous avons créé un appareil multifonctions permettant d’assouvir ses désirs de petit reporter de son quotidien.

Nous aurions pu faire le choix de téléphones plus petits, plus solides, plus standards… Non, il faut en changer 1 à 2 fois par an, pour toujours plus gros, plus performant… alors qu’on observe que la plupart des gens n’utilisent qu’une partie des fonctions.

Sachant que l’électronique est partout : automobile, agriculture, jeux vidéos, maison,… et tous appareils connectés (iOT).

Problème : plus un appareil demande de matériaux (rares), plus il faut ouvrir de mines, plus il faut consommer d’énergie primaire, plus on consomme d’eau, plus il est difficile à recycler, plus son impact sur l’environnement est important. Donc à chaque fois qu’on intensifie les usages, on détruit un bout de nature.

Économie circulaire

Les intentions

On pourrait penser que ceci n’est qu’un problème passager. Nous allons trouver un moyen de rendre tout cela plus vertueux. D’ailleurs, des programmes européens pour mettre en place une économie circulaire dès 2050 existent : How the EU wants to achieve a circular economy by 2050.

Seulement, il manque toujours des éléments dans le périmètre d’étude.

La réalité

Le travail de transformation à réaliser pour arriver à cet objectif de société vertueuse est colossale.

Actuellement, nous sommes plus sur un concept de : pourest countries to pourest countries (des pays pauvres, aux pays pauvres), plutôt que cradle to cradle (du berceau au berceau).

Les minerais sont souvent extraits dans des pays peu développés économiquement ; dans des conditions, non seulement peu conventionnelles, mais en plus qui ne profitent pas au financement du développement économique des habitants qui possèdent les terres.

Les matières premières sont donc extraites dans des pays lointains et pauvres, transformer dans des usines de pays lointains et pauvres. Puis des personnes des pays développés les utilisent parfois juste pour du loisir.

Une fois les appareils électroniques hors d’usages, ils sont renvoyés en Afrique polluer les sols : La décharge de déchets électroniques d’Agbogbloshie, véritable défi économique et environnemental pour le Ghana.

Alors même que l’Afrique, par exemple, ne profite pas du tout de ces équipements. Elle n’en a quasiment que les effets indésirables et destructeurs.

Contexte critique

Les acteurs économiques et politiques mondiaux ont prévu de soutenir le secteur informatique, électronique, de l’énergie. Ils ont prévu de gagner la course de la transition écologique toute en continuant… l’intensification des usages.

Demand for critical minerals is set to soar as the world pursues net zero goals, our new @IEA report shows.

The energy sector’s needs for minerals could rise by as much as 6 times by 2040. Insufficient supplies would risk delays & extra costs.

More ➡️ https://t.co/z7jNUt52dJ pic.twitter.com/zH1G2CY2eh

— Fatih Birol (@fbirol) May 5, 2021

Augmenter la demande en matériaux par 6, cela pose plusieurs problèmes :

1. Les ressources restantes sont (plus ou moins) limitées
Plus un objet demande une variété de matériaux importante, plus il est soumis au risque de rupture de production si un seul des matériaux est manquant. On pourrait revenir aux compteurs à aiguille dans les voitures.

2. Les ressources à extraire sont chères
L’augmentation du prix des énergies fossiles, la guerre, une demande importante… font que le prix des matières premières explosent.

3. Les ressources n’existent pas à l’état pur
Il n’existe pas de filon de matière première à l’état pur. Il faut extraire des matières sous forme microscopiques (dans des tonnes de matériaux) avec des produits chimiques et de l’eau, cela détruit la biodiversité de manière irréversible.

Situation à venir

Si nous extrayons plus que ce que la Terre est capable de produire. Si les ressources deviennent de plus en plus rares et chères, et coûteuses à extraire (alors que la demande augmente) ; alors c’est que nous allons atteindre une certaine forme de finitude concernant la production de nouveaux périphériques.

Plus encore, si nous envoyons nos déchets électroniques dans d’autres pays avec à l’intérieur de matières qui valent très chères ; alors les déchets électroniques deviennent un enjeu de sécurité nationale : Whitehouse, Tillis Introduce Bipartisan Bill to Address E-Waste National Security Threat, Grow Domestic Recycling Industry

Si en plus, avec l’augmentation du prix du pétrole, tout devient cher à transporter… cela veut dire qu’il faut dès aujourd’hui apprendre à innover, inventer, coder, décliner avec le parc de périphériques existants.

C’est-à-dire, créer des filières de reconditionnement localement et optimiser les systèmes pour des périphériques anciens (et plus seulement pour les plus récents).

Quoi faire ?

Quand les matières premières deviennent onéreuses, le temps passé à faire fonctionner la matière grise l’est moins.

Nous entrons dans une aire de l’inventaire. Certains pensent que le numérique et les intelligences artificielles nous sauverons… mais elles (les IA) ne sont rien si elles calculent sur des données incomplètes ou fausses. La première chose à faire est de valoriser les stocks et d’avoir des inventaires les plus précis possibles.

Il faut évaluer sa richesse au plus juste. Savoir ce qui marche et ce qui pêche.

Les inventaires concernent bien entendu des produits matériels, des ressources mais aussi produits immatériels.

Pour le numérique, les référentiels (comme le RGAA, le RGS ou le REGESN) permettent de faire l’inventaire de l’état de fonctionnement d’un service. Ces référentiels ne sont composés de tests non automatisables, il s’agit de vérification humaine.

Dans le prochain article, je pourrai introduire l’outil Frago. Il permet d’avoir une démarche unifiée pour la gestion de différents inventaires et de proposer des synthèses afin de suivre le niveau de conformité multi-démarche.

Il est propulsé par goHugo un Générateur de Site Statique (GSS) pour des sites sobres et Low-Tech.