Jekyll2024-03-15T22:44:20+01:00https://bertrandkeller.info/feed✊ Bertrand KellerSites statiques et Low-TechBertrand KellerDevFest Dijon 2023 - conformité GreenIT2023-12-11T00:00:00+01:002023-12-11T00:00:00+01:00https://bertrandkeller.info/2023/12/11/defvest-dijon-2023-conformite-greenit-accessibiliteJ’étais à la conférence DevFest Dijon 2023 en tant que conférencier. J’ai essayé de développer certaines idées que je vais vous lister.

Tout d’abord, on vit dans un univers d’acronymes. Ces acronymes sont excluants. RGESN, WSG, REEN… Il est nécessaire de faire des conférences pour expliquer ces acronymes. Leur usage est un frein à l’intérêt possible de certains publics.

Ensuite, il faut comprendre que la conformité se place dans une démarche objective. Si on veut comparer vérifier, auditeur les résultats des audits ; on doit pouvoir répondre facilement avec des réponses comme : oui/non ou atteint/non-atteint.

Seulement, la transformation de nos organismes, pour suivre nos stratégies bas carbone, est avant tout culturelle. Sommes nous vraiment capable de réduire nos émissions, si on ne change pas notre manière de vivre ? Réduire notre consommation de nourriture carnée, garder ses périphériques le plus longtemps, dé-numériser…

Ou place-t-on cette “rationalité de valeurs” (Max Weber) ? Dans le #RGESN, elle me semble être dans le critère #1.1 ; dans le #RGAA, elle doit être explicitée dans le schéma pluri-annuel. Il est important de bien faire la part des choses dans les référentiels pour faire la part des choses et éviter que des personnes s’opposent.

J’ai expliqué que derrière tout ces référentiels qui listent des “bonnes pratiques”, il n’y avait pas que l’idée de contraindre. Il y a l’idée de se placer dans la logique des ACV (Analyse de Cycle de Vie). Que ces ACV sont très développées et que chacun va devoir y participer dans l’avenir.

L’ACV numérique peut être limitée à l’utilisation d’un service numérique, mais peut très bien comprendre toute la phase de construction/utilisation des périphériques nécessaires à ce service.

Enfin, j’ai expliqué la notion de services numériques et d’organismes. Pourquoi ? Pour montrer qua quelque soit sa position (De grand chef, à Freelance prestataire) on participait à un suivi général que devait faire l’organisme “englobant” (souvent la maison mère, comme le groupe LaPoste) avoir pour mission de faire.

J’ai donc tenté de replacer le sujet de la conformité dans un grand ensemble de connaissances et responsabilité partagées. Valoriser le travail de l’association GreenIT et bien sûr évoquer Frago, très brièvement.

Voir la présentation : Et toi ? Tu es conforme GreenIT ?

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Bertrand Keller
Procés au tribunal de commerce2023-12-05T00:00:00+01:002023-12-05T00:00:00+01:00https://bertrandkeller.info/2023/12/05/accessibilite-numerique-morteOn a retrouvé l’Accessibilité Numérique en état d’inconscience ce matin. Nous en savons pas si elle s’en relèvera. Le marché est plus fort que les droits de l’homme !

Imaginez que vous avez 10 visiteurs sur votre site web. Ces 10 visiteurs peuvent avoir 10 situations de blocage d’accès à votre service numérique différentes. L’obligation légale sur l’accessibilité numérique vous oblige à concevoir vos services sans l’a priori que : chaque usager se vaut.

La charte fondamentale des droits humains (ONU) dit que vous devez mettre tout ce qui est possible en place pour réduire ces blocages, en fonction de vos ressources. Si possible de le faire de manière pérenne. Afin d’éviter les discriminations et garantir une certaine égalité de considération.

Dans ce cadre, des entreprises de conseils se sont créés pour aider les organismes changer leur vision des usagers. Pour passer de graphiques obtenus grâce à du tracking, à du recueil usager fin avec la constitution de parcours complexes. Garantir la non hashtag#discrimination.

Sur le marché de l’accessibilité numérique. Des entreprises ont créé des “surcouches” d’accessibilité. Des sortes de boutons pour corriger l’affichage du site, sensées aider certains types de handicap. Cette surcouche “technologique” peut corriger certains blocages, mais les professionnels disent qu’elle en peut en créer plein de nouveaux. On est dans une considération où chaque visiteur se vaut.

Dans la décision, ci dessous, le tribunal de commerce dit que mettre à disposition un outil de surcouche (chaque utilisateur se vaut) rentre en concurrence avec l’activité d’aider les organismes à ne plus considérer que chaque visiteur se vaut. Elle accepte l’argument de l’entreprise de surcouche qui déclare : on sait que ça ne correspond pas la loi, c’est écrit sur notre site, on ne ment pas, il n’y a pas tromperie, le client achète en son âme et conscience (liberté de consommation).

Normal, on est dans un tribunal de commerce. Le principe du marché, c’est que chaque entreprise se vaut. Ainsi, elle condamne l’entreprise qui défend les droits humains. Et par la même, doit lui demander réparation (au moins 25000€). En enterrant aussi toute critique future par toute autre entreprise sur le caractère déloyal.

Ainsi, une grande entreprise richissime qui ne va pas dans le sens de la défense des droits humains, peut faire disparaître une entreprise qui se bat pour la défense des droits humains (et le respect d’une obligation légale).

Tribunal de commerce de Paris déclare ainsi que la liberté d’entreprendre et de consommer est plus forte que l’ONU.

Tribunal de commerce de Paris, 15e ch., jugement du 27 novembre 2023

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Bertrand Keller
Valeur et vérité2023-11-18T00:00:00+01:002023-11-18T00:00:00+01:00https://bertrandkeller.info/2023/11/18/valeur-verite-accessibiliteNous confondons cela avec la valeur, et nous le confondons avec la vérité… nous dit Chamath Palihapitiya. Max Weber affirme lui que nous avons tendance à confondre les valeurs et les faits, et cela constitue un obstacle à la pensée rigoureuse. Quel rapport avec l’hashtag#accessibilité ?

Je suis en train d’écrire un article pour 24joursdeweb sur l’accessibilité de combat. J’ouvre des lignes. Récemment on vient de me dire que l’accessibilité était un sujet qui me tenait à cœur et que je ne devais pas demander à d’autres personnes de le porter (chez les développeurs).

Ça ne me tient pas à cœur du tout. La discrimination me tient à cœur. L’accessibilité c’est un moyen.

Comme le dit Chris Ferdinandi ⚓️, l’accessibilité fait juste partie du travail des personnes qui travaillent dans le numérique, comme un architecte qui devrait garantir qu’un bâtiment puisse être évacué en cas d‘incendie.

“Nous organisons notre vie autour de ce sentiment de perfection, parce que nous sommes récompensés par ces signaux à court terme : Cœurs, likes, pouces en l’air. Nous confondons cela avec la valeur, et nous le confondons avec la vérité…”
Chamath Palihapitiya

Je ne sais pas si je suis bon pour déterminer ce qui est valeur et ce qui est fait. Mais l’accessibilité numérique porte ces 2 choses. Sauf que sous prétexte que prendre en compte les situations de handicap serait une valeur, alors appliquer l’obligation légale et les règles de bonne réalisation du code des interfaces ne serait pas une nécessité.

Même si je pense que considérer l’humain représente une valeur universelle. Je pense qu’il faut arriver à faire la part des choses entre ce qui est valeur et ce qui est fait pour promouvoir la prise en compte de l’accessibilité numérique.

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Bertrand Keller
Antagonisme sur les composants web2023-11-17T00:00:00+01:002023-11-17T00:00:00+01:00https://bertrandkeller.info/2023/11/17/composant-web-componentUn petit article pour parler des antagonismes du web à des personnes qui ne codent pas. Différence en “Composant web HTML” et “Composant Web JS”.

“Si votre élément personnalisé est vide, il ne s’agit pas d’un composant web HTML. Mais si vous utilisez un élément personnalisé pour étendre un balisage existant, c’est un composant web HTML.”

Étendre un balisage existant, mais qu’est-ce que ça veut dire ?

Des composants ce sont comme des boîtes qu’on mettrait dans des boîtes. Des éléments graphiques indépendants, qu’on mettrait dans des pages.

ReactJS a introduit la conception de composants de telle manière que si le JavaScript (code événementiel) ne s’exécute pas, alors pas de composant = > Page vide (bloqué).

Les standards du web ne sont pas réfléchis de cette façon. Le web est conçu de telle manière qu’un ancien navigateur va pouvoir interpréter une page (rétro-compatibilité) => Page pas vide (accès au contenu).

Vous pensez que l’accessibilité c’est pour combler les déficiences, Mais nan ! Quand on parle accessibilité, on parle d’une manière de concevoir et pratiquer le web qui respecte de cette logique d’amélioration (enhancement). On code selon les règles et on rend les sites “accessibles” (techniquement) parce que les standards du web le prévoient. Ce n’est pas de la sur-qualite, ni de l’ésotérisme. Ce sont les règles de l’art.

Cette opposition est une bataille larvée chez les professionnelles du web. Mais vous ne la voyez pas.

Ceux qui savent pleurent de voir d’autre ignorer ce qui constitue la base du web. Ceux qui ne savent pas privilégient l’employabilité en suivant les modes. Au milieu, les utilisateurs sont bloqués.

Au final, on espère que la RGAA ou le RGESN vont obliger les “devs” à considérer l’essence du web. Pour cela faut former les ignorants, mais à conditions qu’ils soient d’accord.

A qui profite le crime ?

Lire HTML Web Components.

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Bertrand Keller
Un chant pour l’accessibilité2023-09-05T00:00:00+02:002023-09-05T00:00:00+02:00https://bertrandkeller.info/2023/09/05/chant-oiseaux-accessibiliteY-a-t-il un lien entre la diversité de notre langage et la biodiversité dans la nature ? Y-a-t-il un lien entre notre vocabulaire et le chant des oiseaux ?

Les stimuli auditifs

Au niveau scientifique, j’ai trouvé une étude qui établie que notre mémoire de travail est plus performante si le cerveau reçoit des stimuli au moment de l’écoute : Des chants d’oiseaux pour étudier le langage humain. L’étude semble dire que notre cerveau est programmé pour enregistrer des chants (comme celui des oiseaux - sans sens verbal évident) et que cette mise en mémoire est favorisée par l’existence de stimuli… sachant qu’un chant d’oiseaux peut lui même être considéré comme un stimuli.

Une autre étude suggère que les oiseaux auraient la capacité de communiquer entre eux avec des stimuli pouvant être considérés comme des mots : Le langage des oiseaux est plus proche du langage humain que celui des autres animaux.

Si des stimuli auditifs sont en capacité d’augmenter nos capacités de mémorisation, nous pouvons nous demander si :

  • Une partie de notre manière de communiquer ne se fait pas à travers des stimuli auditifs ?
  • Si le développement de notre langage n’est pas dépendant de l’existence ou la maîtrise de ces stimuli ?

Lecture/Écriture

Attention, notre gouvernement a un plan génial pour l’éducation des plus jeunes pour la maîtrise du langage : Le quart d’heure lecture.

En soit, c’est positif. On autorise les élèves à accéder à la lecture dans le calme sans être dérangés, 15 minutes sur le temps scolaire. Personnellement, je reste réservé par cette idée que la lecture de livres seraient le point d’entrée pour le développement du vocabulaire et de l’expression de concept à l’âge adulte.

Je ne suis pas un spécialiste du sujet, mais si on part du principe que l’humanité a vécu sans savoir lire en masse jusqu’au début du 19ème siècle. Alors on peut échafauder l’hypothèse que la lecture de livres ne seraient que le prétexte pour l’apprentissage des stimuli de son groupe social. Et qu’au plus jeune âge, la lecture des parents remplace les veillées de contes.

La maîtrise du langage pourrait être dépendante de la connaissance des intonations, relations et autres structures de phrases. Indépendamment du sens premier des mots.

On sait que les oiseaux disparaissent non pas parce que les tuent directement, mais parce qu’on divise leur habitat. Exposés au bruit, les oisillons entendent moins leurs parents (trop de bruit ambiant). Ils sont donc moins bien préparés aux dangers et peuvent donc mourir plus vite.

Imaginons maintenant que l’humain développe d’autant plus son langage qu’il est exposé aux stimuli (ex. des oiseaux) en allant jouer dehors.

Alors, on aurait une explication directe de la baisse des capacités d’exprimer des concepts chez les humains ; manque de stimulation, plus “bruit important”, plus adultes peu présents donne : mauvais apprentissage du langage (militons pour la classe dehors).

Accessibilité numérique

La particularité de l’accessibilité numérique est que, même si la discipline ne concerne pas exclusivement le numérique, elle s’intéresse avant tout à ce média qu’on parcourt hors du monde réel, hors des stimuli de la nature.

Maintenant, si le langage s’appauvrit (et à condition que la théorie de l’exposition à un univers sonore du dehors tient). Je me demande bien ce qu’on échange réellement entre nous. Je me pose des questions sur la perspicacité des échanges écrits à travers nos réseaux sociaux. Je me pose des questions sur la qualité de notre grand jeu de Lecture/Écriture numérique.

Je me demande même si le jeu de “L’Intelligence Artificielle” n’est pas une croyance en sa capacité à compenser cette perte de langage et de discussion. Pour finalement ne mener nulle part.

Ainsi, quand l’oiseau tente de communiquer à ses semblables qu’un serpent approche à travers des stimuli ; n’est-il pas dans la situation humaine la plus basique d’une personne en situation de handicap en train d’expliquer sa situation. Des signes, expressions… qui montrent que ça va pas du tout.

Allons plus loin, soyons fous, si ces stimuli étaient à la base du développement et l’expression de l’allocentrisme (Tendance à centrer son attention ou ses activités sur autrui plutôt que sur soi-même). Notre société computationnelle de l’algorithme froid fait tout pour supprimer son existence.

Comment espérer alors que l’accessibilité numérique soit prise en compte si d’un côté le monde numérique ne considère pas ce type de communication dans sa conception, et si en plus les personnes qui le construisent n’ont pas été exposées à une grande variété de stimuli dans leur jeunesse.

Conclusion

Cet article n’est qu’une idée, mais si on considère que la communication est en partie constituée de stimuli.

Alors l’activité de l’automatisation de nos systèmes (telle que pratiquée aujourd’hui) a bien pour but de transposer ce type de communication par stimuli dans la machine.

La perte de ces stimuli n’est pas perçue car en parallèle de leur passage dans la machine, le monde machinique construit un monde sans biodiversité, sans chants d’oiseaux. Chaque génération naissant dans un monde de moins en moins divers.

Ainsi comment espérer la prise en compte d’autrui dans le numérique, la compréhension des enjeux de l’accessibilité, si la réussite dans le monde (informatique) est basée sur la perpétuation d’un système qui le détruit ?

Ainsi, il est possible que l’accessibilité numérique ait pour but de faire (re)considérer le langage non verbal dans le numérique aussi bien entre les personnes qui conçoivent, qu’avec les usagers ; arriver ainsi à mettre du sens dans les activités des organisations pour les humains sous toutes leurs formes soient considérés.

Mais pour cela, il va falloir s’intéresser de plus près à la préservation d’une nature riche et variée car sans cela ce ne sera pas seulement nos paysages qui seront désertiques mais aussi la solidarité qui caractérise notre espèce.

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Bertrand Keller
L’accessibilité, Webperf… leur mission2023-05-11T00:00:00+02:002023-05-11T00:00:00+02:00https://bertrandkeller.info/2023/05/11/accessibilite-et-webperfA la fin de ma présentation de ma conférence à @welovespeed, l’excellent @BorisSchapira m’a posée une question fort à propos :

Est-ce que tu as une expérience d’équipe de code qui auraient pris en compte en parallèle les questions de #WebPerf et d’accessibilité (#A11Y) ?

J’ai répondu que non, je n’avais malheureusement pas cette expérience. Et que l’idée de cette question m’avait traversée l’esprit lors de la préparation de cette conférence. Mais que je n’avais pas développé ce sujet.

Est-ce que cette prise en compte existe quelque part ? Peut-être.

Mais, je pense que cela doit être rare ou se réalise sous certaines conditions.

Les conditions

En effet, malgré l’intégration de méthode agiles dans les entreprises pour que tout le monde travail de concert, on observe la plupart du temps une disparition des profils généralistes au profit de profils plus spécialisés. Les offres d’emplois sont un indice.

Le généraliste, celui qui connaît plusieurs domaines, va trouver sa place dans d’autres disciplines, privilégier des entreprises plus petites, voire travailler à son compte. Au sein des grandes structures, on retrouvera ce fonctionnement en silo de compétence : en filigrane.

Et dans ce genre de structure les disciplines ne se parlent pas entre elles.

Ainsi, comment observer une réelle prise en compte à grande échelle des problématiques d’accessibilité et de performance web en parallèle ? En parlant évidemment d’une vraie prise en compte de l’accessibilité, pas juste de la simple considération technique.

La mission

La performance web qui avait, a priori, vocation de supprimer les irritants de chargement pour les utilisateurs pour un monde meilleur, a suivi depuis un bon moment les sirènes de l’optimisation de la transformation client. Ou dit de manière plus directe, la performance web sert la rentabilité financière.

Tandis que l’accessibilité, en ayant pour principe fondamental de placer l’utilisateur en chair et en os au centre des préoccupations, se retrouve comme le parent pauvre. En voyant même la discipline du numérique responsable considérée par les agents aux dents longues comme un marché porteur servir commercialement de vecteur de croissance (en ayant liquidé au passage la dimension éthique).

Ainsi, prendre l’accessibilité et la performance web en considération au même niveau dans une organisation se fera plus facilement que les différentes disciplines suivent le même objectif commun. Cet objectif sera forcément celui de l’accessibilité car il est non négociable (et en plus imposé par la loi).

Et les objectifs business me direz vous ? Dans une mise en place d’une démarche accessibilité ou numérique responsable l’objet de l’organisme est questionné. L’objectif majeur de préservation des écosystèmes, c’est-à-dire le principe éthique deviendrait supérieur et reléguerait le business de sa place suprême que lui a donné le capitalisme. Il devra être re-questionné et servir la mission réelle.

Pour que cela advienne, il est nécessaire de revoir la diversité des profils de l’organisme valoriser les généralistes, considérer les personnes présentant un handicap, privilégier les personnes de milieux sociaux diverses… en interne et en externe.

Ceci est la toute première étape à franchir (dès maintenant) : la prise en compte de l’accessibilité dans sa structure et d’un possible respect des 2 disciplines en parallèle : l’accessibilité et de la performance web.

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Bertrand Keller
L’accessibilité est systémique2022-10-03T00:00:00+02:002022-10-03T00:00:00+02:00https://bertrandkeller.info/2022/10/03/accessibilite-systemiqueTraduction de l’article Accessibility is systemic de Jeremy Keith. Cet article a été beaucoup lu et partagé, il est juste. Il plaira aux novices, mais n’apportera rien aux expérimentés.

L’accessibilité est systémique

Je réfléchissais à l’article de Jacob Kaplan-Moss appelé Quality Is Systemic (titre en français: la qualité est systémique).

La qualité logicielle est davantage l’expression d’un système élaboré pour produire de la qualité, plutôt que l’expression d’une performance individuelle. Autrement dit : un groupe de programmeurs médiocres travaillant avec une structure conçue pour produire de la qualité produira un meilleur logiciel qu’un groupe de programmeurs fantastiques travaillant dans un système conçu avec d’autres objectifs.

Je pense que Jacob touche une quelque chose de fondamental. Je pense aussi que cela s’applique autant à la conception qu’au développement. Voire plus.
Dans le design, on met peut-être trop l’accent sur le talent et les compétences individuelles des designers et pas assez sur la création et l’entretien d’un environnement sain où n’importe qui peut contribuer au processus de conception.

Jacob évoque également le sujet de l’embauche :

Au lieu de consacrer beaucoup de temps et d’efforts à l’embauche pour n’ “embaucher que les meilleurs”, orientez une partie de cet effort vers la mise en place d’un système qualitatif basé sur un éventail plus large de qualités individuelles.

Comment n’être pas d’accord avec cette affirmation ! C’est une raison pour laquelle la stratégie la mieux adaptée sur le long terme consiste à se concentrer sur la formation de jeunes concepteurs et/ou développeurs plutôt que sur la chasse aux talents (rockstars).

En aparté, si vous pensez que le processus de développement des designers et développeurs juniors est plus délicat maintenant que nous travaillons à distance, je vous recommande fortement de lire le post de Mandy, Official myths (Mythes officiels) :

Soutenir le personnel subalterne est un travail. C’est un travail que vous soyez dans un bureau de temps en temps ou tout le temps, et c’est un travail si Slack est le seul bureau que vous connaissez. Renvoyer le personnel au bureau ne facilite pas le soutien du personnel subalterne ni ne le rend encore plus probable.

Embaucher des designers et des développeurs très expérimentés est tout à fait logique, du moins à court terme. Mais je pense que la meilleure solution à long terme - comme l’a souligné Jacob - est de créer (et d’entretenir) un système où même les praticiens inexpérimentés pourront faire du bon travail en ayant le soutien et l’accès aux connaissances dont ils ont besoin.

J’y pensais la semaine dernière quand Irina a très gentiment accepté de présenter un lunch’n’learn (déjeuner & apprendre) pour Clearleft (agence de réalisation de sites web) sur le design inclusif.

Elle a répondu à une question qui me trottait dans la tête : quelle est la différence entre design inclusif et accessibilité ?

Comme le dit Irina, l’accessibilité est axée sur la mise en œuvre. Pour rendre un site Web accessible, vous avez besoin de personnes possédant les compétences, les connaissances et l’expérience nécessaire.

Mais la conception inclusive concerne le processus et le système qui mène à cette mise en œuvre.

Pour utiliser ce cliché du double losange, peut-être que la conception inclusive consiste à “construire la bonne chose” et l’accessibilité à “construire la chose correctement”.

Ou pour le dire autrement, peut-être que l’accessibilité concerne les résultats, alors que la conception inclusive concerne les intrants. Vous avez besoin des deux, mais peut-être mettons-nous trop l’accent sur les sorties et pas assez sur les entrées.

C’est ce qui m’a fait penser à l’affirmation de Jacob selon laquelle la qualité est systémique.

Imaginez quelqu’un qui est un expert en accessibilité : il connaît tous les détails des WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) et ARIA (Accessible Rich Internet Applications). Maintenant, placez cette personne dans une organisation qui ne donne pas la priorité à l’accessibilité. Ils vont avoir du fil à retordre et ils ne pourront probablement pas être très efficaces malgré toutes leurs compétences.

Imaginez maintenant une organisation qui privilégie l’inclusivité. Même si leur personnel n’a pas (encore) les compétences et les connaissances d’un expert en accessibilité, le simple fait d’avoir les processus et les priorités en place dès le départ permettra à chacun de contribuer plus facilement à une expérience plus accessible.

Il est possible de rendre quelque chose accessible en l’absence d’un système qui donne la priorité à la conception inclusive, mais ce sera un travail difficile. Alors que s’assurer que la conception inclusive est une priorité au niveau organisationnel, il est beaucoup plus probable que les résultats soient accessibles.

Conclusion

Dans mon dernier article (Numérique responsable, la charge du développeur Front), je parlais horizontalité et verticalité dans la réalisation de services numériques.

L’horizontalité c’est le passage de l’information d’un métier à l’autre. Ex. Concepteur => graphistes => développeurs.

La verticalité, c’est le passage de l’information d’un supérieur hiérarchique à un autre. Ex. Dirigeant => Responsable Projets => Développeurs.

L’accessibilité en temps de discipline technique s’insère dans la gestion horizontale. L’accessibilité en temps que processus d’organisation s’insère dans la gestion verticale.

Des personnes peuvent tout à fait voir l’accessibilité comme un simple dispositif technique (comme parfois on le perçois dans le bâtiment). Seulement (je ne crois pas me tromper), en France l’accessibilité est considérée depuis de nombreuses années comme un processus d’amélioration d’un organisme. Voire la conception du RGAA (Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité).

Jeremy a tout-à-fait raison de manière pragmatique. C’est ainsi qu’on voit l’accessibilité sur le terrain , quand on interagit avec un organisme. Seulement, sa description de l’accessibilité n’est pas correct. Un expert en accessibilité ne peut pas se limiter à la simple connaissance de critères WCAG (Web Content Accessibility Guidelines). Un entreprise qui travaille sur l’inclusivité ne peut pas ignorer l’existence de référentiels.

Il est possible que la liaison entre les compétences en accessibilité technique et inclusivité soit beaucoup moins mature aux États-Unis qu’en France. Ce que je désigne comme une erreur de la part de Jeremy n’est qu’une peut-être qu’une réalité du milieu qu’il fréquente (je crois que je manque de connaissance sur le domaine).

Seulement, il touche le point crucial concernant la qualité des services numériques. La compétence des entreprises de conseils en accessibilité et/ou des référents accessibilité est d’articuler les compétences en accessibilité aussi bien de manière horizontale que verticale. Car si l’un des 2 est bloqué alors les évolutions sont au point mort.

Il y a donc un enjeu majeur à définir le rôle, métier, statut… d’un auditeur expert en accessibilité.

Un auditeur (expert) n’est pas une API qui renvoie un fichier avec les erreurs dans un terminal. Un auditeur (expert) n’est pas une personne qui va donner des formations et faire monter en compétence l’ensemble d’un entreprise.

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Bertrand Keller
Numérique responsable, la charge du développeur Front2022-09-15T00:00:00+02:002022-09-15T00:00:00+02:00https://bertrandkeller.info/2022/09/15/web-difficile-gererLes manières de faire de l’informatique avancent très vites, nous voyons une explosion des conférences et compétences en numérique responsable ou en GreenIT, alors qu’il y a 2 ans c’était le grand vide.

Cette évolution est positive, mais il faut rester mesurer. On peut se demander en effet pourquoi on n’observe pas le même phénomène concernant l’accessibilité ? Le numérique responsable reste une activité très large qui touche aux matériels, à des pratiques d’entreprises et à la technique directement.

Concernant la technique où en sommes nous ? Je vous traduis cette article de Dave Rupert : The web is a harsh manager.

Les responsabilités du développeur Front ne cessent d’augmenter

Ce qu’il doit savoir

  • Connaître les 3 000 propriété-valeur CSS pour faire ressembler le site à la maquette de conception… et comprendre le langage et l’écosystème nécessaire pour interroger une base de données.
  • Comprendre mille pages pour rendre votre site Web accessible, éviter tout péril juridique… et copie-coller une balise de script pour le marketing invasif.
  • Configurer les métadonnées des cartes de réseaux sociaux et des résultats de recherche Google… et superviser la qualité et la sécurité des bibliothèques tiers.
  • Animer les éléments de la page pendant qu’elle défile… créer des graphiques provenant des tableaux aux combinaisons infinies.
  • Écrire des scripts asynchrones pour contrôler un dessin dynamique… Câbler des contrôles de formulaire interactifs et des messages d’erreur côté client.
  • Créer un système de jetons et de composants spécifiques pour chaque utilisateur… Coder les mécanismes de cache de la page côté client.

Toutes ces activités pour une même personne !

Je parierais que cela mène conduit à l’épuisement professionnel en raison du changement de contexte permanent. Apprendre de nouvelles compétences est admirable, mais la liste interminable de sujets à apprendre vous mettent dans un état de stress. On sait que le “Full-stack” exacerbe cette situation.

Une découpe métier ?

Il y a des années, Chris Coyier résumait cette lutte dans son article The Great Divide (la grande fracture). Brad Frost a tenté de décrire les deux côtés de la fracture comme “front of the front” (l’avant de l’avant”) et “back of the front” (l’arrière de l’avant) : front-of-the-front-end and back-of-the-front-end web development. Nous pourrions probablement encore diviser le front-end de plusieurs manières. Certains proposent des rôles de passerelle…

Natalya Shelburne a pensé à un rôle relais qu’elle nomme “Design Engineering” (Ingénierie de la conception). Une personne qui agit comme un pont entre la conception et l’ingénierie logicielle. Avec Adekunle Oduye, Kim Williams et Eddie Lou, elle a rédigé un manuel “Design Engineering” qui décrit tous les rôles et responsabilités d’un “Design Engineer” en disant qu’il « implique la mise en place de flux de travail individuels et de structures organisationnelles qui facilitent la collaboration et la communication »… à l’intersection de la conception et de l’ingénierie.

Alex Sexton a proposé un rôle “Front-end Ops” en tant que « passerelle entre la définition du besoin d’une application et la réalité d’une application » gérant : les “builds” et les déploiements, la surveillance des performances et des erreurs et la mise à jour des dépendances. Même à une échelle modeste, cela semble être assez de travail pour un emploi à temps plein. Ce sont toutes des opérations critiques qui sont négligées si elles ne sont pas prioritaires.

Et il y a d’autres rôles de passerelle que nous n’avons pas encore exploré. Personnellement, je vois aussi le besoin de nouvelles spécialisations. Je plaiderais pour un titre “CSS Engineer”, quelqu’un qui connaît les tenants et les aboutissants d’une bonne architecture CSS qui peut sauver votre application des milliers de lignes de code superflues. Mais ce titre n’aurait probablement pas de réalité industrielle, il faudrait donc qu’il soit plus officiel comme “Render Optimization Engineer Level 6” ou quelque chose comme ça. Ainsi, cela rapportera de l’argent à Amazon.

Je n’ai pas de réponses établies, seulement des questions car je me retrouve à parcourir l’éventail des différents emplois qu’une personne “front-end” peut faire. Il est difficile d’être un expert du “front-end”. Et je ne suis pas sûr d’aimer la conclusion : “Vous avez besoin de 12 personnes juste pour créer un site Web (sinon vous vous faites crier dessus sur Twitter)”… non plus. C’est franchement beaucoup d’argent et cela conduirait à moins de sites Web. Quel changement pourrions-nous apporter pour éliminer 80 % du travail ?

Conclusion

Je partage le constat, pas forcément la conclusion.

Cela fait un moment que j’avais identifié le besoin pour des organismes, suffisamment conséquents, d’avoirs des sortes de “responsables architecture CSS”. Une équipe intermédiaire qui n’est pas dans le développement, ni dans la conception graphique qui effectivement pourrait avoir à charge la gestion de l’homogénéité (côté Front) du système technique.

C’est exactement la manière dont ont évolué mes compétences au cours de ces 10 dernière années, mais avec une incapacité de ma part de formaliser cela pour la simple au raison que le rôle est de faire passerelle. Performance web, Accessibilité, Architecture CSS, Architecture de contenu, Conception, Scripts de déploiement, Numérique responsable, Gestionnaires de sites statiques… autant de compétences pour lesquelles je ne suis pas assez spécialiste pour être visible professionnellement.

Si on voulait essayer de déterminer le constat de cet article, je dirai qu’il traite de la verticalité métier à avoir dans le suivi du développement de services numériques. La verticalité métier consiste à avoir une idée de la complexité technique d’un système que ce soit au niveau stratégique (à l’organisme) qu’au niveau de la ligne de code.

Si on schématise, on observe souvent une gestion de la verticalité par silo avec d’un côté le directeur artistique (visuel) et de l’autre le directeur technique (le code). En tant qu’intégrateur, on sait qu’il faut faire rentrer tout cela, en bout de chaîne, dans le navigateur. Quand ça rentre le niveau d’accessibilité est bon, quand ça rentre pas le niveau d’accessibilité est mauvais. Or on observe un niveau d’accessibilité au niveau mondial qui est exécrable.

Il manque peut-être une verticalité métier interface, c’est peut-être ça le rôle d’un référent accessibilité ou référent numérique responsable.

Je pense, à l’inverse de Dave, qu’on devrait peut-être mettre en ligne moins de sites web et qu’un site web demande une bonne connaissance métier (web). Mon expérience sur ces 2 dernières années m’ont montré que pour faire monter en compétence les intervenants sur un projet informatique, la présence d’un spécialiste métier pour fluidifier les relations n’est pas de trop.

(Et pourtant, j’ai l’impression que c’est ce qu’on élimine en premier)

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Bertrand Keller
Accessibilité numérique, objectif numéro 1 pour la transition écologique2022-07-01T00:00:00+02:002022-07-01T00:00:00+02:00https://bertrandkeller.info/2022/07/01/accessibilite-objectif-numero-1Je me suis rendu à un colloque sur “Enseigner la transition écologique”. Enseigner la transition écologique pour qui ? Pour les étudiants ingénieurs, les entreprises, les administrations…

Enseigner à l‘ingénieur

Vous n’êtes peut-être pas sans savoir que l’association du Shift Project travaille sur plusieurs types de rapports pour viser la décarbonation de la France.

Elle travaille depuis plusieurs années sur une méthodologie pour former tous les étudiants et étudiantes aux enjeux socio-écologiques, bien que de manière différenciée, dans toutes les disciplines. C’est un énorme investissement qui est plutôt bien fait.

La formation à l’INSA de Toulouse

Claude Maranges (directeur des études, à l’INSA de Toulouse), nous a présenté tout ce qui avait été mis en place en interne pour modifier les programmes d’enseignement.

Je trouve ça vraiment très bien, mais je pourrai, à mon habitude, émettre certaines critiques, ou questions. Comme : à quel dessein sont données les formations (pour avoir un avis critique sur la préservation de l’environnement) si le modèle économique global reste le même ? Mais ce n’est pas le sujet.

Ce que je vois c’est que l’objectif est d’inscrire les élèves dans un contexte qui leur permette de prendre en compte le paramètre environnemental.

Sauf que, à aucun moment, on ne parle d’accessibilité, ni d’accessibilité numérique.

L’accès aux connaissances

Si vous lisez ce blog, ou vous intéressez à l’accessibilité numérique, vous êtes au courant que des études montrent (INSEE) que près de 30% de nos concitoyens sont démunis face aux interfaces numériques.

Quel est ce chiffre de personnes discriminées par les interfaces numériques dans une école comme L’INSA ? Moins de 30% ? Plus de 30 % ? Je n’ai pas de chiffres. Toujours est-il que de la bouche du responsable du numérique à l’INSA de Lyon, l’accès aux services numériques par les élèves est un réel souci en interne à l’école.

On peut donc considérer qu’en ordre de grandeur le nombre d’élèves qui ont des difficultés à avoir une relation sereine avec leur université et l’accès au cours est le même que dans la population globale.

Prenons, pour l’exemple, un chiffre au doigt mouillé de 20%.

Pourquoi l’accessibilité est un objectif numéro 1 pour la transition écologique ?

Imaginons que nous aillons un besoin urgent de modifier l’ensemble des programmes scolaires des grandes écoles dans notre pays.

À mettre en place, c’est déjà pas simple. Mais s’il faut en plus former les enseignants, s’assurer de ce qui est transmis, valoriser les plus compétents, accompagner les étudiants pour trouver des débouchés dans un système qui favorise les Start-Up… vous allez observer en bout de chaîne (de ce système) un taux de réussite plus ou moins haut (ou d’échec) qui va être pénalisant pour la transition.

Maintenant, si on garde ce système “enseignement de la transition écologique” et qu’on multiplie ce taux de réussite de prise en compte des éco-systèmes dans le travail de nos ingénieurs et que vous le “multipliez” par le chiffre de 20% (qu’on a calculé précédemment).

Ça vous pénalise tout l’investissement qui aura été fait de manière global.

Libre à vous d’augmenter le périmètre, vous pouvez faire le même calcul sur la réussite de formation des enseignants (qui auraient des difficultés avec le numérique), considérer non pas que les écoles d’ingénieurs mais toutes les écoles supérieures, etc.

Si on considère la formation, même réalisée en présentielle, est toujours accompagnée d’un volet numérique (pour de la formation continue. ex : MOOC). Vous devez donc appliquer à chaque étape de tout votre système de formation, un possible taux réducteur de 20 à 30%.

Un taux qui est déterminé par la prise en compte de l’accessibilité numérique (mais pas que) pour la conception des interfaces numériques.

À tous ceux qui pensent que l’accessibilité est un sous problème, j’espère que cette rapide réflexion les fera voir les choses autrement.

Pour ceux qui sont peut-être déjà convaincu, l’enjeu de l’accessibilité numérique (ou culture du web) dans l’enseignement de la transition écologique, c’est que si les interfaces numériques discriminent une partie de la population pour accéder et acquérir ce savoir ; alors notre pays est en train de se priver de personnes probablement très compétentes mais qui vont avoir un parcours parsemé d’obstacles à leur réussite.

Note : Pour aller plus loin, on devrait décomposer le taux (de 30 %) de difficultés d’accès au numérique. En effet, ce taux dépend aussi de la maîtrise (au préalable) du numérique par les usagers. Sauf que si on devait former les personnes à la maîtrise du numérique, il est probable qu’il faille enseigner l’accessibilité numérique ou que les formations soit données par des personnes qui connaissent l’accessibilité numérique. Donc, ça ne change rien au problème, l’accessibilité numérique reste le socle pour optimiser l’acquisition du savoir. C’est un sujet majeur.

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Bertrand Keller
Retour sur la conférence Breizcamp à Rennes2022-06-30T00:00:00+02:002022-06-30T00:00:00+02:00https://bertrandkeller.info/2022/06/30/retour-conference-breizhcampCes dernières semaines, je vous ai fait profiter de ma préparation pour ma présentation au Breizhcamp de Rennes. Mon temps d’intervention était de 2 heures. Bien entendu, je n’ai pas pu tout articuler, je me suis adapté à mon public et j’ai essayé de transmettre un message clair.

Liens vers les articles de préparation de la conférence

Voir lee support de présentation à cette adresse : Frago - outil d’aide au suivi de conformité

L‘ambiance

Pour la conférence était, selon les organisateurs, organisée à l’arrache. Y avait un peu de ça, mais quel que soit le mode d’organisation choisi, cela ne change pas la nature des personnes. J’ai apprécié d’être reçu avec autant de sympathie. J’ai remarqué que j’avais le temps d’intervention le plus élevé de toute la conférence, je dois dire que 120 minutes étaient probablement nécessaires. Merci aux organisateurs.

La critique du BreizhCamp c’est que c’est resté un conférence très “Tech”, comme on dit. Moins d’une dizaine de femmes orateurs (dont 3 interviennent dans une conférence sur les femmes dans la “Tech”), peu aussi dans le public. En réalité peu de propositions d’oratrices à l’appel à conférence… si on ne va pas chercher des sujets différents, on reste dans cet univers très masculin.

Mon ressenti

J’ai pu, le matin, participé à une fresque du numérique (Merci Héloïse Dano). Ce genre d’atelier où vous n’avez que des gens déjà sensibilisés au sujet. Forcément, c‘est agréable de passer un bon moment avec des gens sensés.

Le nombre de places étaient limitées, mais où étaient les 300 autres participants ? Est-ce que sur un même créneau horaire, les organisateurs avaient programmé que des conférences sur le numérique responsable ? Non, en face on avait des conférences (très) techniques.
Donc, c’est très bien d’avoir pensé à organiser une fresque du numérique, atelier durant lequel notre groupe à trouver comme titre “la fête est finie”, mais la grande majorité des personnes étaient ailleurs.

Ce qui me gêne, c’est que notre société a décidé de se dé-responsabilisiser, c’est-à-dire de gérer les machines, mais de ne plus s’occuper des éco-systèmes de la nature. Quel était le sujet de 95% des autres conférences du BreizhCamp : comment s’occuper des machines.

Ce que je n’ai pas pensé à dire

J’ai passé presqu’une heure à expliquer que les chaleurs de cette année 2022 sont exceptionnelles. J’ai affiché des tweets pour dire que premièrement ça se réchauffe plus vite que prévu, mais qu’en plus on construit des infrastructures pour que ça se réchauffe encore plus vite. C’est bien.

J’ai décidé de parler de l’eau, car on ne parle jamais des éco-systèmes ; on parle matériaux, émissions de CO2 (cad les effets néfastes créés par les gens qui gèrent les machines). Mais j’aurais bien aimé caler que nos modes de vie détruisent la terre au niveau local : la terre est ravinée, la terre sèche, la terre se désertifie sous nos pieds et s’en va. Ce phénomène ne se déroule pas en Afrique mais chez nous.

Ce que j’ai réussi à faire passer

J’ai essayé de dire que : non, il n’y aura pas de transition écologique. La transition écologique c’est une transition, fallait la démarrer il y a 30 ans.

Il n’y aura pas de transition écologique, et pas de transition écologique grâce au numérique. On n’a pas les matières à disposition, on a pas le temps, c’est déjà trop tard.

Personnellement, je milite pour la dé-numérisation (heureux de l’avoir vu ce sujet troll dans la fresque du numérique), mais le sujet manque de littérature. Admettons qu’on décide de maintenir les infrastructures actuelles et créer des infrastructures pour un besoin clairement identifié comme indispensable.

Alors, il faut, dès maintenant, faire baisser la complexité des systèmes informatiques. Pour la faire baisser, il faut éliminer l’inutile et simplifier le fonctionnement de celles existantes.

Ce serait bien si on avait une discipline qui a déjà engagé la réflexion sur le sujet, une discipline qui est en capacité de faire un audit et d’aider les équipes à revoir leur copie, une discipline qui s’intéresse à l’écosystème relationnel d’un service avec ses usagers.

Coup de bol, la discipline existe déjà et elle est contraignante au niveau légal pour l’administration et les plus grandes entreprises françaises. Cette discipline s’appelle,… s’appelle : l’accessibilité numérique.

Pour des puristes, je donne une interprétation toute personnelle à l’accessibilité numérique, mais je pense que c’est de cette manière que je définirais le rôle d’un référent accessibilité.

Accessibilité numérique : discipline visant à garantir l’écosystème relationnel, à travers une ou plusieurs interfaces numériques, entre une organisation et ses usagers (interne ou externe).

Je vous laisse avec mes réflexions de cette nuit, en espérant que ce retour permettra de mieux considérer l’accessibilité numérique comme une discipline vertueuse pour notre industrie et notre société. En espérant que dans la situation d’urgence, dans laquelle nous sommes, fasse qu’on s’intéresse plus aux gens qu’aux machines.

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Bertrand Keller