Donner de l'autonomie n'exempte pas de méthode et de contrôle
L'article de Bertrand Duperrin, qui se nomme L’entreprise sans manager n’est pas l’entreprise sans management, répond à la question liée à la problématique de la conception collaborative : mais qui c'est qui dirige ?
Lorsque vous présentez le principe de la conception collaborative sans relation hiérarchique entre les personnes ; les interlocuteurs sont tentés mais bloqués par le principe de suppression du chef.
Car en effet le problème de la conception collaborative c'est qu'elle demande un changement de système (hiérarchique). On sait, à ce propos, qu'il est très difficile de convaincre les gens d'en changer (de système) étant donnée que tous leurs repères sont calqués sur l'ancien système.
Ainsi, même en voyant les grand avantages d'un système plus équilibré, il leur vient à l'esprit, premièrement, une sorte de corps sans tête (sans chef) qui ne saurait plus où aller et, deuxièmement, une probable perte de leur investissement dans l'ancien système disparaître (leur position hiérarchique).
C'est pourquoi, il sera plus facile de convaincre des personnes n'ayant aucune responsabilité et plus difficile de convaincre des personnes qui risquent de perdre leur avantage leur pouvoir de chef, mais aussi leur salaire et tout ce qui va avec.
Pourtant, les entreprises sans manager existent, et les entreprises sans manager fonctionnent. Mais pourquoi donc ? Parce qu'on supprime l'égo, le pouvoir, la soumission. Les employés peuvent parler plus librement, parler plus librement des problèmes de management justement.
Dans de tels systèmes, très responsabilisants pour les collaborateurs, le management n’a pas disparu mais a été distribué. Ce qui amène à une situation paradoxale : il est infiniment plus présent que dans une organisation où il est incarné par quelques uns.
Mais allons plus loin, pourquoi est-ce si nécessaire de passer à ce modèle ?
Les modèles savoirs/services font de l’entreprise une machine à générer et traiter les aléas, et l’aléa n’est plus la conséquence d’une défaillance du système mais sa raison d’être. Le collaborateur doit prendre des décisions dans un délais limité, le problème doit être traité au plus proche de l’endroit où il survient (et au plus proche du client) et le client devient de plus en plus partie prenante de l’activité de production, introduisant une autre variable et une source d’exigence externe à l’entreprise dans ses propres processus.
N'êtes vous pas dans cette situation d'urgence ? Si, si je le sais, puisque c'est le modèle économique. Et qu'elle est le problème ? La centralisation.
Dans un tel contexte le manager trônant au sommet d’une structure pyramidale devient le goulot d’étranglement du système qu’il ne fluidifie plus mais, au contraire, ralentit.
La solution : éviter les managers, chefs de projets tout ces postes de contrainte et de centralisation. Privilégier, l'autonomie mais surtout, n'oubliez pas pour autant le management (qui passe par des collaborateurs compétents).