Economie de l'hypermateriel et psychopouvoir
Economie de l'hypermatériel et psychopouvoir, c'est le titre du nouvel ouvrage de Bernard Stiegler. Sorti en librairie le 4 février 2008, ce livre présente deux entretiens avec deux autres philosophes que sont Philippe Petit et Vincent Bontems. Le premier est journaliste à Marianne est animateur de l'émission "science et conscience" sur France Culture, le second travaille sur les sciences de la matière au CEA.
Bernard Stiegler est questionné sur un de ses thème favori, l'individuation, qu'il reformule à partir du sujet des technologies de l'hypermatériel que sont, par exemple, les nanotechnologies et la biotechnologie. Il développe le principe de captation du désir par les machines et les réseaux qui, dans leur industrialisation, s'orientent déjà vers l'instauration d'un psychopouvoir.
L'auteur aime à répéter qu'il n'est pas un adversaire de la nouvelle industrialisation du monde, que son objectif est de sauver le capitalisme de l'autodestruction ; cet objectif est louable pourtant il ne sera pas inutile de recouper ses idées avec celles de Nassim Nicholas Taleb qui vient de publier un livre, "The Black Swan", dans lequel il critique ouvertement les platoniciens pour avoir encouragé l’être humain à préférer "des théories simples à la réalité confuse".
A propos de l'individuation, rappellons que Bernard Stiegler s'inspire des écrits du philosophe Gilbert Simondon qui a écrit notamment "l'individuation psychique et collective". J'entamerai, sous peu, la lecture de cet ouvrage afin de mieux percevoir les concepts mis en avant dans celui cité ci-dessus.
Pour ceux qui souhaiteraient s'orienter vers une approche plus scientifique du domaine des technologies de la communication et de l'information, je redigerai les lecteurs vers une excellente publication signée Bruno Bachimont : "Ingénierie des connaissances et des contenus". Le directeur scientifique de l'INA redéfini, dans un premier temps, le principe de l'ingénierie des connaissances en le différenciant des pratiques de l'intelligence artificielle (IA), pour ensuite exposer les problématiques ontologiques et documentaires liées aux supports numériques.