L'écologie des geeks, la grande hypocrisie

La rubrique blogs "high tech" français présente quelques débats rampants, parfois un peu tabous, comme interdits. Le réchauffement climatique et l'écologie sont peu traités sur ces blogs, seules quelques gourous se lancent dans des articles, qu'ils pensent parfois comme complétements innovants.

En effet, le billet de Tristan Nitot (S'attaquer aux tabous pour devenir écolo) est d'une naïveté déconcertante. Après avoir traversé la planète plusieurs fois en avion, nous avoir vendu les mérites de la technologie, il moralise nos consciences en énumérant des thèmes écologistes simplistes.

Comment faire comprendre à Tristan que plusieurs fois dans sa vie, il a dû rencontrer des personnes pas forcément bien habillées, ayant réduit leur consommation de viande et prenant les transports en commun pour se déplacer ? Ces personnes, en sa présence, ont dû essayer de le convaincre que ces discours technophiles devaient être couplés à un autre argumentaire sur la pérennité de ses innovations afin de garantir un progrès (durable). Mais pour en faire l'expérience au quotidien, une projection à moyen ou long terme fait mal à la tête, la réalité du marché est un thème beaucoup plus évocateur.

Effectivement, les prévisons de croissance, les perspectives des réserves de marché, les promesses de reventes ont privilégiées la rentabilité sur la préservation de l'environnement et des écosystèmes. Tant et si bien que ceux qui ont, dès leur plus jeune âge, ont délaissé les sirènes de la réussite personnelle, ceux qui ont été rejetés pour leurs discours "négativistes" ont choisi d'autres chemins que celui de la technoscience. Voilà pourquoi, les classes dirigeantes ne sont pas à la hauteur du défi écologique, elles manquent sérieusement de diversité et doivent être renouvelées.

Quand je lis dans le billet de Tristan qu'il a peur de passer pour un révolutionnaire gauchiste par ses propos, je vous laisse imaginer la representation de certaines personnes haut placées sur notre monde. Heureusement, Karl existe, celui-ci a osé la critique envers Tristan : De l'écologie à l'écocide.

Peut-on parler de l'écologie et rouler en moto comme Tristan ? Peut-on parler de l'écologie et avoir pendant les 9 dernières années voyagé en avion ? Est-on vraiment crédible comme moi ? Est-ce qu'il n'y a pas un peu d'hypocrisie dans notre attitude bourgeois bohème de vouloir changer les choses sans vraiment l'appliquer à nous même ?

Il donne son avis sur la question à l'aide d'expérience personnelle. Seulement, sa conclusion est-elle aussi décevante :

Pour changer votre mentalité, la première étape est de changer vos rapports à vos modes de consommation. Cela ne sauvera pas le monde, mais vous forcera à voir le monde différent autour de vous.

Passez d'une culture de « Je veux. » à une culture de « J'ai besoin. »

Comme c'est gentil, comme c'est beau. Je, je, je. Mais de Tristan à Karl, le discours reste basé sur la consommation et un comportement individualiste. En quoi, ce disours permet-il de sortir du consumerisme ?

Le débat sur les enfants est d'autant plus foireux si on commence à calculer la consommation totale des troisièmes enfants en cumulant les consommations de chacun des troisièmes enfants, qui plus est dans une société basée sur le consumérisme. L'approche devrait être globale est potentiellement basée sur un autre mode de vie, moins dispendieux.

Pourtant, avoir un enfant de moins est 20 plus efficace pour réduire les gaz à effet de serre que toute une vie à utiliser des ampoules basse consommation ou un véhicule hybride. Et on a le tabou ultime, car on combat la parole divine, via le premier livre de la genèse, "Croissez et multipliez", reprise par le Pape Jean-Paul II.

Ne peut on pas garantir de la nourriture pour chaque enfant à l'échelle de la France ou de l'Europe ? La France est un pays avec une faible densité et des terres très fertiles, je ne vois pas en quoi, ce pays devrait limiter son taux démographique. Nous devons préserver les écosystèmes et préserver nos ressources à l'échelle d'un territoire, c'est sur ce thème qu'il faut travailler.

Ni la technologie, ni les initiatives individuelles ne sauront résoudre le problème écologique. Notre société a besoin d'une politique industrielle et culturelle adaptée aux évolutions de notre environnement.