Le 11 septembre, on fête la guerre
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Bachar el-Assad (en arabe : بشار الاسد), né le 11 septembre 1965 à Damas. En ce jour de fête, mais aussi de recueillement mondial, nous allons parler de la guerre.
Ceux qui ont écouté ou lu la dernière intervention de Bernard Stiegler, suivi les débats concernant Hadopi, réfléchi à la pensée de Lawrence Lessig, commencent à entrevoir le terrain d'un affrontement sur lequel l'information est une ressource à maîtriser.
Richard Stallman est venu cette semaine en France pour répéter son discours de mobilisation : la guerre contre le partage doit cesser.
La technique numérique d’aujourd’hui permet à chacun de faire et partager des copies. Les maisons de disques cherchent maintenant à utiliser les lois sur le copyright pour nous refuser l’utilisation de cette avancée technologique. La loi, acceptable quand elle ne restreignait que les éditeurs, est maintenant une injustice car elle interdit la coopération entre citoyens.
Les éditeurs cherchent à contrôler le partage de musique ou de film, d'accord. Mais plus fondamanentalement, le 30 septembre, le département américain du Commerce dira si, oui ou non, il met fin au Joint Project Agreement (JPA). Un texte qui permet aux Etats-Unis de mettre leur veto à toute évolution d'Internet.
* "Il nous faut garder le contrôle d'Internet, qui est devenu un enjeu de sécurité nationale" disent les américains
* "Pas défendable que le gouvernement d'un seul pays ait le contrôle d'un réseau utilisé par des centaines de millions de gens dans le monde entier" répondent les européens.
* Pendant ce temps pour le fourbe petit asiatique aux yeux bridés de l'empire du milieu : "Il est tout à fait possible pour Pékin de créer son propre système d'adressage permettant de bloquer la consultation de ses sites aux internautes extérieurs et celle des sites extérieurs à ses ressortissants".
Bachar et la Syrie se servent de cette situation pour combattre la main mise américaine sur le réseau et défendre des intérêts régionaux. Il est vraiment à la page ce Bachar.
De son côté, la Syrie dénonce, à longueur de communiqués officiels, "la domination actuelle par un pays de tout ce qui concerne Internet". Pour Damas, la régulation devrait s'opérer "à travers six groupes régionaux, sur le modèle de ce qui a été établi en 1967 pour le téléphone". La Syrie estime judicieux de s'appuyer sur l'UIT, la branche télécoms de l'ONU.
Un point de vue que Janis Karklins, président du Government Advisory Committee (GAC) trouve irréalisable étant donnée le fonctionnement des institutions internationales.
"le temps de réaction de l'ONU n'est pas celui d'Internet". De plus, avancent les partisans du statu quo, il n'est pas souhaitable de créer une nouvelle structure dont rien ne garantit qu'elle serait démocratique.
En gros, la bataille est lancée et rien ne garantit qu'Internet ne se fractionne petit à petit pour un contrôle régional du réseau. L'empire américain, sur le déclin, va difficilement pouvoir tenir le discours selon lequel lui seul peut garantir la démocratie sur Internet. Ses rivaux vont vouloir eux aussi imposer leur politique. L'intérêt d'un consensus international est majeur.