Connexion à la communauté dans l'entreprise 2.0
La question de la signification du Web 2.0 génère quelques commentaires en ce moment. En ce qui concerne le web 2.0, Narvic parle d'un modèle des affaires pour les entreprises internet : Dans ce nouveau Web de masse, vous êtes plutôt hacker ou bien consommateur ?.
Il me semble utile de revenir ensuite « aux sources » du Web 2.0, telles que définies par les « inventeurs » du terme, c’est à dire un « paradigme » technique et économique du Web et de son développement, une sorte de « modèle des modèles d’affaires » à succès pour les entreprises d’internet. C’est ainsi, en tout cas, que le définit Tim O’Reilly en 2005.
Afin d'adapter le fonctionnement de ses équipes à ce nouveau modèle, une société doit mettre en place les principes de l'entreprise 2.0. Pour faire simple, on pourrait dire qu'il s'agit de faire travailler ses équipes avec des outils web 2.0. C'est quand même simple le web 2.0. En tant que manager, il suffit de mettre 2.0 derrière tout les projets en cours. J'ai hâte de profiter du licenciement 2.0.
Malgré les multiples questions posées par la web 2.0, la réflexion sur l'entreprise 2.0 ne s'est pas tarie. Christophe Deschamps édite un livre dans lequel il tente de montrer les causes et les impacts de cette émergence tant au niveau des organisations que des individus.
Attardons nous sur un aspect en particulier, le rapport aux autres avec les technologies du web 2.0.
Précédemment, les employés d'une entreprise entretenaient une séparation stricte entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle (et intime). Un investissement au sein de sa structure professionnelle pouvait être source de promotion. Désormais, avec le web social et la gestion de son identité numérique au quotidien (l'extimité), la séparation devient moins précise.
L'investissement nécessaire pour le maintien de sa vie numérique ; c'est-à-dire le temps passé à comprendre les différents types d'information, les archiver, les transmettre, les rechercher (…) ; est difficilement valorisable. Alors que nombre d'employés s'investissent (pas toujours de manière très intelligente) dans la maîtrise de ces nouveaux outils, leur entreprise n'est pas toujours disposée à les mettre en place ces dispositifs dans le cadre professionnel. Question de leadership sur les informations qui circulent.
Dans le monde 2.0, les employés travaillent en continue. L'abonnement aux mails professionels, une fois un smartphone acquis, n'est qu'une extension de l'asservissement au travail. Les heures de discution sur les réseaux sociaux sont un apprentissage aux techniques de communication modernes. Beaucoup de fatigue pour peu de reconnaissance au final (enfin, ça dépend des jours).
Actuellement, beaucoup d'entre nous vivent dans cette situation de recherche de reconnaissance. Nous attendons de recevoir les fruits de nos sacrifices. Pourtant, la frustration nous envahit une fois aperçu le chemin nous menant vers la prochaine marche.
Dans le monde du web 2.0, le groupe s'efface au profit de l'individuel. Charge à chacun de supporter les contraintes qui précédemment pouvaient être gérées de manière collective.
Dans une société précarisée comme la notre, le modèle des affaires du web 2.0 nous expose à des problématiques et des dangers de plus en plus nombreux. Nous ne sommes pas à l'abri d'une déconvenue sociale radicale.
Avec ce genre de mésaventure, il avoir les épaules solide pour pouvoir l'encaisser.