Le web 2.0 au service de la qualité
A l'écoute de Bernard Stiegler (Economie libidinale et économie politique), nous mettons en perspective l'histoire du capitalisme au XXème siècle et voyons comment les technologies de l'information doivent être appréhendées.
Victime de la fameuse baisse du taux de profit, expliquée par Marx, le capitalisme a su développer, au siècle dernier, les mécanismes pour générer de la demande. Le marketing, couplé aux crédits à la consommation, devait aider à absorber le surplus de production conséquent à la taylorisation du travail.
La mondialisation, la conquête de nouveaux marchés, aidant, la survie des entreprises, à la recherche d'hégémonie, s'est en grande partie liée à la capacité de production massive : la quantité de produits. Dans un capitalisme en fin de vie, les managers écervelés poussent au contrôle du temps de travail, souvent au détriment de la notion de qualité.
Bertrand Duperrin souligne la difficulté de mesure de la productivité dans les technologies de la connaissance.
Le « faire plus » n’est un gage de création de valeur que tant qu’on s’assure que ce qui est fait est valorisable par son destinataire. Sinon c’est comme se satisfaire d’une augmentation de 50% de la production alors que 75% des pièces produites sont défectueuses.
Au regard de la question, Le temps passé a-t-il servi à produire quelque chose de valorisable par le client ?, il convient de se demander quelle est la meilleure manière pour créer de la valeur plutôt que de se jeter rapidement dans les tâches à exécuter. L'organisation des équipes et des compétences nécessaires au projet se placent parmis les premières choses à définir. Il vaut mieux réfléchir avant d'agir.
Une définition de l'entreprise 2.0 est ainsi proposée par Bertrand Duperrin :
L’entreprise 2.0 est un ensemble d’outils et pratiques destinées à augmenter le périmètre du capital humain et informationnel accessible et utilisable afin d’exécuter les process et workflows quotidiens et délivrer les résultats attendus dans les délais impartis.
Il précise ensuite que face à des contextes nouveaux, les outils de mise en réseau des compétences peuvent permettre d'améliorer la relation entre les intervenants et la circulation des informations.
Ainsi, à l'heure où le besoin de qualité semble refaire surface, après une période de recherche de quantité à tout prix, la mise en place d'outils de la connaissance (étudiés et adaptés) peuvent aider à une amélioration des performances.