Le savoir et l'exécution

Pour ceux qui lisent ce blog, vous vous êtes rendu compte que je suis, actuellement, dans une réflexion sur les principes de gestion de projets basés sur la collaboration. Le dire, c'est bien, le faire, c'est mieux ; pour le mettre en œuvre, je commence à voir qu'ils existent quelques préalables à ne pas oublier.

Encore une fois, c'est chez Bertrand Duperrin que je trouve matière à penser.

Les gens feront changer le système car ce qu’on propose c’est « pour eux, pour leur bien, ils le demandent ». En est-on si sur ?

Les salariés veulent-ils tous plus de responsabilités, d’autonomie, d’empowerment ? Pas sur du tout.

Et en tout cas pas à n’importe quelle condition. Et, pour résumer leur pensée, « pourquoi pas mais je veux savoir exactement ce que je veux faire ou non, je ne veux pas avoir de soucis avec mon n+1 ou qui que ce soit parce que je joue le jeu, je veux qu’on y aille tous sinon je n’y vais pas, et qu’on soit bien clair sur le système de responsabilité ». Là encore, c’est tout un système à reconstruire et pas seulement une exhortation bienveillante à être « social » et oser.

En effet, la présence de motivation n'existe que si on met en place les conditions pour la générer. Pour cela, l'individu ou le groupe a besoin d'avoir de l'autonomie, une possibilité d'améliorer sa maîtrise technique ainsi qu'un intérêt tangible pour lui même.

Pour espérer la collaboration entre diverses personnes, il n'est pas suffisant de les mettre dans une même salle, secouer et espérer qu'un résultat positif en sorte.

Je commence à penser qu'outre essayer de mettre en place de nouvelles méthodes de conception, il est aussi essentiel de s'intéresser à la formation et à la progression de chacun. Je ne vois pas comment demander à un groupe de personnes de concevoir ensemble si certains d'entre eux n'ont pas le bagage (conceptuel) minimal pour le faire.

L’entreprise doit réapprendre à apprendre et échanger de manière globale mais si elle ne travaille que cette dimension l’impact opérationnel sera faible. Il y a donc deux chantiers à mener conjointement : l’apprentissage et la dimension « savoir » d’un coté, la partie « delivery », « execution » de l’autre.

Changer de manière de pensée/organisation peut-être louable, mais la réussite ne pourra être au rendez-vous si on continue à axer la réflexion uniquement sur l'exécution et les livraisons.

Il est nécessaire de porter aussi son attention sur la formation de chacun et de permettre son évolution, il s'agit d'un élément constitutif d'un projet.

Personnellement, j'ai de plus en plus envie de développer ce point et d'essayer d'avoir une activité de formation plus intense en équilibre avec une activité de réalisation.