Ivan Illich, je n'aurai pas dû
La lecture vous permet de vous extraire du présent et de vous donner du recul pour développer de nouveaux points des vues sur le monde. Mais parfois certaines lectures vous désarçonnent ; je ne devrais pas lire Ivan Illich.
Les outils conviviaux
Une société dans laquelle les technologies modernes servent des individus politiquement interdépendants, et non des gestionnaires.
Je ne vous referai pas une description de ce que peuvent représenter les outils conviviaux selon Illich. J'essayerai juste de vous inciter à vous pencher sur ce concept qui me semble plus naturel que ceux que nous adoptons au quotidien.
Les utilisateurs
Dans les conférences, les réunions d'agence, les équipe de développement, vous entendrez parler de l'utilisateur ou des utilisateurs. Dans la phase de définition du besoin, on se demande ce que veut l'utilisateur.
Avec la méthode archaïque et autoritaire, c'est le donneur d'ordre (chef ou client) qui tranche sur ce que peut vouloir son utilisateur ; dans des méthodes utilisant les tests (utilisateurs), on se penche sur les résultats de ces même tests pour déterminer le besoin véritable.
Mais d'une manière ou d'un autre qui sont ces utilisateurs ? Est-ce qu'en utilisant ce terme neutre, on ne provoque pas une sorte dépersonnalisation des individus qui fréquentent vos pages web ?
Les objectifs
Pour déterminer les tâches prioritaires à réaliser, vous pouvez considérer quatre types de risques possibles :
- Business
- Social
- Technique
- Financier
C'est en fonction de ceux-ci que vous allez déterminer en quoi la réalisation d'une tâche peut être déterminante.
La description caricaturale de certains sites (exemple : les sites e-commerce), montrerait que seuls les risques business et financier sont pris en compte ; pour les sites associatifs ce serait les risques business et sociaux ; pour certains services en ligne se serait surtout les risques techniques, etc.
Un site qui fonctionne sur la durée prend les quatre risques en compte au moins un minimum.
Le groupe
Mettre au point une méthodologie qui dans un coin note le besoin de prendre en compte ces critères de risques, en ne s'intéressant qu'à la méthode et en ne visant que le plus(se) industriel, n'aboutira pas à la création d'outils conviviaux. Il s'agit quoiqu'il arrive d'une vision gestionnaire.
Aller vers les outils conviviaux, c'est se rendre compte que les réussites ne sont pas si nombreuses que ça. Les réussites ne sont que l'atteinte souvent partielle d'une sorte de saint-Graal de la gestion de projet.
Adopter un vision conviviale, c'est considérer la vision de groupe dans son ensemble et en discuter les risques de manière permanente, de façon à garantir sa "survie".
Conclusion
Abandonner la logique gestionnaire peut plaire à chacun de nous ; pourtant notre éducation, la hiérarchisation de la société, notre dépendance à la technique, nous bloquent dans la possibilité d'agir d'une autre manière.
La convivialité ne s'atteint pas par la réalisation d'un business plan ; elle demande d'élaborer une intelligence de groupe dans laquelle on met en place des techniques qui font faire évoluer ce même groupe.
Personnellement, je tente l'aventure de la réalisation par "soit-même" de mobilier de bureau comme des tables hautes. Je vous en reparlerai.