Sobriété numérique - la fracture numérique

L’individualisation

Pas mal de d’émissions à écouter sur ce sujet :

Selon Philippe Delmas, la mise en place de la démocratie (dans les années 1850) s‘est basée sur la valorisation de l’individu (dans un tout), et cette mise en valeur allant, le tout s’est délité pendant que l’individualisation devenait la norme.

L’individualisation désigne un processus de long terme de construction de l’individu comme sujet, processus qui se trouve lié à la démocratie et au marché. https://journals.openedition.org/sociologie/1207

Ce pressentiment de Tocqueville, c’est que pour faire la démocratie moderne, il faut que des individus et un sentiment d’appartenance. Mais que sentiment d’appartenance ne pouvant pas être basé sur du religieux, du politique, ou de l’histoire… la société est met en place des principes de type « contrat social » qui sont difficiles à faire vivre dans le temps.

Le processus d’individualisation connaîtrait depuis quelques décennies une accélération, voire une forme d’accomplissement. Libérés des carcans collectifs et des assignations statutaires, nous serions désormais soumis à l’injonction sociale d’« être soi », un « soi » authentique et singulier. https://journals.openedition.org/sociologie/1207

La tech

Philippe Delmas pense que la Tech accélère ce processus en nous plaçant dans des bulles qui nous évitent le contact physique.

Serions nous devenus des passagers qui regardent le paysage sans pouvoir agir sur son évolution ? Avec cette impression que nous sommes le moteur du changement mais en sachant au fond de soi que nos actions sont inefficientes ?

Ayant perdu toute relation au réel, nos sociétés modernes numérisent à tout va. elles sont capables de mettre en ligne des systèmes très onéreux et totalement contre-productifs.

Sa frustration est reprise par des millions d’Américains qui ont eu du mal à se faire vacciner via divers systèmes chaotiques. Elle était sur le tout nouveau site Web de 44 millions de dollars des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, appelé VAMS — the Vaccine Administration Management System, construit par le cabinet de conseil Deloitte.
What went wrong with America’s $44 million vaccine data system?

Le numérique

La question qui se pose donc concernant la sobriété numérique pourrait être : de quelle manière un outil numérique participe à un sentiment d’appartenance des gens qui l’utilisent ?

Je m’investis dans la lecture des déclarations d’éco-responsabilité de grands groupes, dans leur déclarations d’objectifs zéro-émissions. Si vous lisez ces rapports, cherchez à savoir si ces déclarations visent à participer à la survie du groupe société ou à la survie du groupe entreprise (entreprise individualiste).

Je crois le numérique responsable ne peut avoir une réalité que s’il est destiné aux publics qui subissent les doubles peines : perte d’emplois due aux numériques, faible aisance numérique, dépendant de nombreuses démarches avec l’état…

Ce que nous voyons actuellement, c’est beaucoup de peinture verte sur les modèles commerciaux, mais assez peu de compétences véritables : rédactionnel, accompagnement, accessibilité, performance…

Mais cela coûte cher, comment le rendre efficient au service de la réduction de cette fracture numérique ?