2. Préparation conférence - ressources précieuses

Impact du numérique

Pour évaluer l’impact d’une Unité Fonctionnelle (UF dans une analyse du cycle de vie), on distingue différentes catégories. Ici celles du rapport de GreenIT.

GreenIT.fr - Etude empreinte environnementale du numérique mondial

Nous avons tendance à nous focaliser sur les émissions des gaz à effets de serre. Ces émissions sont exprimées en équivalent CO2. Cette manière de faire à plein de défauts (car les gaz ne se valent pas), mais elle permet d’être tous égaux face à ce paramètre. Une particule de CO2 est la même pour tout le monde.

Il reste essentiel de distinguer d’autres critères, voici une autre façon de les catégoriser pour établir un bilan d’impact :

1. Potentiel d’épuisement des ressources abiotiques
Ressources non vivantes telles que le sol, l’eau, l’air et les minéraux.

2. Potentiel de gaz à effet de serre
Évalue l’effet sur le réchauffement de la planète.

3. Consommation de ressources énergétiques
Consommation d’énergie renouvelables + non renouvelables.

Le souci, c’est donc que les émissions de CO2 deviennent un indicateur froid, technique… contre lequel nous pourrions agir tous ensemble… ou pas finalement car faut que tout le monde s’y mette (et pourquoi moi le premier).

Un certain nombre de conférences et rapports traitent du sujet de la consommation de matière première. On estime qu’il est prévu de miner dans les prochaines décennies plus que tout ce qui a été miné depuis l’antiquité (avec des matières plus difficiles à extraire). Je vous laisse les consulter.

Mais prenons le sujet de l’eau. L’eau est presque bien plus problématique car elle nous concerne directement (chaque fois que nous prenons un verre d’eau par exemple).

Cycle de l’eau

Savez vous comment fonctionne une rivière ou une nappe phréatique ? J’ai beau étudier le sujet, je ne comprends encore pas bien comment l’eau se répartie exactement et les conséquences exact d’une sécheresse sur celle-ci.

Dégrossissons le sujet.

Nappes phréatiques

nappe phréatique

Pour schématiser, nous allons dire qu’une nappe phréatique est une masse d’eau en dessous de la terre. Ça se remplit plus ou moins vite en fonction des types de sol.

Captage

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On capte dans la nappe pour prendre de l’eau, pas mal de secteurs sont concernés : agriculture, industrie, les ménages…

Comme vous pouvez l’observer, on a tendance à pomper en bas de la nappe. Ce qui fait que certains peuvent avoir l’impression qu’il reste de l’eau alors qu’en haut, tout est sec.

On reverse plein de sous produits de nos déchets. Dans les pays développés, on essaye de traiter les eaux et protéger les milieux aquatiques… quand c’est trop toxique, on envoie nos déchets dans les pays les plus pauvres avec pour conséquences des pollutions irréversibles (donc de probables migrations).

Sécheresses

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Les effets de la sécheresse sur les réserves d’eau sont multiples. Pour que la sécheresse n’impacte pas trop un territoire, il est nécessaire que le sol retienne de l’eau (qui va la libérer lentement). Cela permet aux écosystèmes de survivre, cela permet l’évaporation (par les feuilles des arbres et autres plantes) qui rafraîchit tout le monde.

Seulement, si la terre est artificialisée, c’est-à-dire qu’elle ne retient plus l’eau, qu’il n’y a plus assez de marres, d’étang, de haies… et que les humains puisent dans la nappe à outrance, alors il y a un phénomène d’assèchement qui oblige à pomper encore et encore plus d’eau ce qui amplifie le phénomène d’asséchement des sols.

Le sol devient dur ; l’eau ravine, emporte les sols (restant) vers la mer et inonde des zone parfois habitées.

Les priorités sur cette eau

Oui, le numérique, en valeur absolue, ça ne pollue pas beaucoup, mais ça reste quand même difficile à évaluer tant il est intégré dans tous les domaines ; surtout les plus à la pointe, ceux qui intensifient encore plus l’économie.

Les TIC sont un moteur important pour les nouveaux modes de vie, le changement structurel (c’est-à-dire la part constituée par les nouveaux industries dans l’économie augmente par rapport aux anciennes industries) et la croissance économique.

C’est vrai aussi que le numérique, ça ne consomme pas énormément d’eau potable en valeur absolue, en temps normal… On s’imagine que tout le monde pompe dans la nappe est que tout cela est parfaitement géré par l’État.

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Mais en période de sécheresse, quand on manque d’eau comment ça se passe ?

Si on s’intéresse de près, ceux sont les préfets qui établissent les décrets d’interdiction de pompage en cas de manque d’eau. Il y a aussi le ministère de l’écologie qui est en droit de faire des contrôles… mais il n’a pas les moyens de le faire. Donc certains agriculteurs peuvent s’octroyer un bien public sans se poser de questions.

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Mieux dans cet article : The Secret Cost of Google’s Data Centers: Billions of Gallons of Water to Cool Servers. On peut lire que les contrats de captage de Google avec des administrations de l’eau sont confidentiels

Google considère son utilisation de l’eau comme un secret commercial exclusif et interdit même aux fonctionnaires de divulguer la consommation de l’entreprise. Mais des informations ont fuité, parfois à travers des batailles juridiques avec des services publics locaux et des groupes de conservation. Rien qu’en 2019, Google a demandé ou obtenu plus de 2,3 milliards de gallons d’eau pour des centres de données dans trois États différents, selon des documents publics publiés en ligne et des documents légaux.

L’eau est nécessaire aux Data Center quand il fait très chaud. Si la température est excessive, et que l’eau ne suffit pas, il est possible de lancer des générateurs électriques au Fioul.

La Californie est soumis chaque été à des sécheresses majeures, avec des niveaux d’eau très alarmant. Il existe désormais une concurrence entre les animaux, les hommes, leur nourriture et… les données numériques.

Conclusion

Le numérique se développe très vite. Des grandes entreprises tirent le marché. Mais ces grandes entreprises sont tellement puissantes que leurs intérêts sont privilégiés sur ceux des États (plus faibles).

Si le numérique peut servir à aider les populations en cas de crises majeures, c’est à condition de servir les citoyens mais aussi de ne pas détruire l’environnement par ailleurs.

Il est donc nécessaire de construire des services (numériques) avec le moins d’irritants possible pour les utilisateurs, mais aussi des services qui demandent le moins d’énergie possible pour sa réalisation et sa maintenance.

Tout axer sur le numérique peut se révéler être une arme à double tranchant, elle peut se révéler incapable de résoudre des problèmes imprévus mais aussi multiplier notre impact sur l’environnement à chaque fois que la situation va empirer. Voire même ne plus être accessible en cas de catastrophes.

Il y a moyen de mettre l’usager au centre : avoir une démarche axée sur le numérique responsable. Le numérique responsable (qui comprend l’accessibilité) doit forcément être pris en compte dès le démarrage d’un projet. Après c’est trop de temps, trop d’investissement pour défaire un service mal pensé.