6. Préparation conférence - Préserver son sol avec des outils Low-Tech

Cet article risque de manquer d’argumentation profonde, il va juste essayer de faire le parallèle entre des pratiques que nous avons dans le numérique et dans nos cultures agricoles. Pour montrer que si on change de mode d’agriculture, il faudra peut-être aussi changer nos pratiques de développement.

L’agriculture intensive

L’irrigation

L‘irrigation consiste dans une grande partie des cas à aller capter de l’eau (non renouvelable), pour arroser des zones dans lesquelles on va cultiver des plantes.

Dans les régions semi-arides, l’eau d’irrigation est très souvent légèrement salée ; lors de l’évapotranspiration régulière, les sels s’accumulent dans le sol.

Si dans les régions semi-arides, il existe un souci de salinisation et que dans les pays moins arides, les ressources aquifères sont en baisse, c’est bien que nous avons un problème de gestion de l’eau et ce qu’on en fait.

Le labourage

Je ne sais pas si vous avez lu des articles sur le sujet, mais quand on parle de permaculture, on parle de culture de légumes en utilisant du paillage, c’est-à-dire sans retourner les sols.

Pourquoi ne pas retourner les sols ?

Le labour entraîne le ruissellement de sédiments, d’engrais et de pesticides vers les rivières, les lacs et les océans.
Le labour n’influe pas seulement sur le ruissellement, il rend aussi les sols vulnérables à l’érosion, et il modifie leur structure et leur composition – en les appauvrissant.

La pratique du labourage provoque une érosion des sols, donc une perte chaque année d’un peu de terre qui fait que d’année en année, nous allons vers un sol sans terre fertile… on va vers la minéralisation des sols avec une émission augmentée du CO2 déjà contenu dans ces sols.

A savoir, que si on ajoutait de la matière organique dans le sol : on nourrirait le sol, on retiendrait mieux l’eau, on éviterait l’érosion et ça lutterait contre l’effet de serre (stockage carbone).

Le numérique

Que ce soit dans le numérique ou dans l’agriculture, il existe une mouvance sur les outils Low-Tech. Que ce cache-t-il derrière cela ?

Les données sont de l’eau

Dans un projet numérique, on pourrait penser la donnée comme de l’eau.

À savoir qu’effectivement, nous produisons beaucoup de données, on crée des lacs de données que nous stockons dans des Data Center.

Cette donnée est précieuse, on pourrait pousser la comparaison et comparer la données privées à des marres privées, la donnée administrative à des nappes phréatiques, la donnée publique à des mers… Pourquoi pas ?

Nous avons du mal à penser ces petites différences. Quand nous construisons des « clouds » européens comme nous le propose les GAFAM, il s’agit d’envoyer toutes nos données vers les océans. Il s’agit de laisser la gestion de l’eau (tuyau, épuration, stockage…) à des groupes privés.

Il s’agit d’un gestion de la donnée comme un simple flux, comme nous le faisons pour l’eau et avec pour conséquence une détérioration de la qualité des données.

Les outils préservent les sols

Quand vous utilisez une base de données, c’est bien pratique. Effectivement, on peut faire des migrations. Mais quand vous migrez des données, il y a souvent une perte, des modifications, des erreurs…

Pourtant quand on met en place les outils les plus modernes, c’est le plus souvent pour construire un système complexe pour gérer un possible complexité futur d’un service numérique (prévision d’une explosion des utilisateurs par exemple).

Ainsi, la gestion du formatage de la donnée, n’est pas une question qui est discutée. L’équipe de développement, le prestataire… va décider seule de la manière de faire et le plus souvent de manière à optimiser le travail des développeurs (pas des usagers). Étant seul mâitre à bord, pensez bien que l’accessibilité est le cadet des soucis.

La pratique est tout à fait similaire aux grandes exploitations agricoles. Des grands groupes proposent du matériel prêt à l’emploi pour des usages extensifs, le moindre petit agriculteur profite de cette facilité pour gérer son exploitation.

En démarrant avec un Gestionnaire de Site Statique (si c’est pertinent), vous ne dégradez pas la donnée. La donnée est stockée dans des fichiers, les fichiers sont sous un format ouvert et interopérable. Ce type de gestion est indépendante du moindre chantier technique de refonte, les agents peuvent ainsi construire leur petite marre de données sans jamais être bloqués ou avec un risque de perdre quoi que ce soit.

Le Gestionnaire de Site Statique marchera dans le temps (quasiment) quoiqu’il arrive, il n‘y a donc ici pas de dépendance à un grand groupe. Tout est exploitable et modifiable dans le temps.

Conclusion

Il s’agit d‘une réflexion pour penser autrement la donnée et l’utilisation d‘outils numériques. Il faudrait pousser un peu plus le sujet.

Ce que je veux montrer c’est que la donnée est précieuse. On aurait tout à gagner que ce sujet ne reste pas la chasse gardée des « techniciens ».

Les « techniciens » pensent flux de données, infrastructure de gestion de la donnée de la même manière que les GAFAM gèrent leurs propres données. En faisant ça, on rend impuissant les organismes et les agents qui les composent… ils perdent petit petit la matière vivante (leurs savoirs) qui les compose.

Ce que je propose avec Frago, c’est un exemple que peuvent avoir des agents de gérer de la donnée sans jamais dépendre d’une entreprise externe.

La RGAA propose une méthodologie pour stocker de la donnée relative à un taux de conformité (à un référentiel donc). Frago ne propose pas de centraliser la donnée vers un océan, mais plutôt de construire un réseau de marres, qui vous nourrir les sols aussi bien localement qu’au niveau national.

Je vais tenter de vous expliquer cela.