L’écologie des geeks, la grande ignorance
Je réédite l'expérience d'un titre un peu violent pour revenir sur mon précédent billet qui a permis à Tristan Nitot et Karl Dubost de préciser leur pensée : L’écologie des geeks, la grande hypocrisie.
Leurs commentaires ont été très courtois. Karl apporte un complément à la conclusion de son billet :
Passer du « Je veux » au « J’ai besoin » est sur le principe de changer son attitude face à la consommation. De se poser la question du pourquoi j’achète ceci. La démarche sera essentiellement personnelle avant de pouvoir même aborder une démarche collective. Une conscience collective, une solidarité de groupe ne se construit malheureusement pas simplement. Cela prend du temps, un contexte, de la confiance.
Il existe effectivement une démarche personnelle car nous sommes des individus, cependant, elle doit chercher à s'inscrire dans une démarche collective, c'est le principe même de la vie en société. Pour ma part, je souligne l'absence de l'évocation de cette notion de collectif dans les billets cités.
De plus, je trouve que les arguments avancés pour parler des économies d'énergie sont incomplets. L'utilisation d'ampoules à basse consommation est souvent mise sur le tapis, or il faut savoir qu'une réduction de 2°C de votre chauffage en hiver est dix fois plus efficace que l'utilisation de ces nouvelles lampes (source Atlas de l'environnement - Monde Diplomatique). L'ensemble des mesures de réduction de la consommation d'énergie devrait être évoqué.
Pour ceux qui pensent qu'il faut absolument agir, alors je leur propose de parler des impacts environnementaux des technologies dont ils parlent ou qu'ils utilisent. D'insérer un paragraphe dit "écologique" dans leurs commentaires ou leurs appréciations de telle ou telle innovation.
Par exemple, on parle beaucoup des Smart Phones comme l'iPhone mais, c'est un avis, on ne parle pas assez de la composition de cet appareil : Greenpeace s'interroge sur la toxicité de l'iPhone 3G.
Dans la première version du smartphone, l'association avait décelé du brome en quantité significative ; une substance détectée dans la moitié des éléments analysés, notamment dans l'antenne du téléphone et le connecteur du câble des écouteurs. Des traces de phtalates avaient aussi été découvertes, en particulier sur la gaine PVC du câble audio.
Ces deux composants sont reconnus comme toxiques, en particulier parce qu'ils ont un impact néfaste sur le développement sexuel et la reproduction (voir le document PDF de l'INRS). Ils sont d'ailleurs totalement interdits en Europe pour les jouets.
Enfin, Greenpeace déplorait que le recyclage de l'iPhone soit relativement difficile au niveau de sa batterie. Faisant partie intégrante du système de fonctionnement, elle est collée et soudée ; il est quasi impossible de la désolidariser du boîtier.
Rappeller ces réalités et discuter de la conception d'interfaces écologiques et durables voilà un vrai enjeu.