Retour sur la conférence Breizcamp à Rennes

Ces dernières semaines, je vous ai fait profiter de ma préparation pour ma présentation au Breizhcamp de Rennes. Mon temps d’intervention était de 2 heures. Bien entendu, je n’ai pas pu tout articuler, je me suis adapté à mon public et j’ai essayé de transmettre un message clair.

Liens vers les articles de préparation de la conférence

Voir lee support de présentation à cette adresse : Frago - outil d’aide au suivi de conformité

L‘ambiance

Pour la conférence était, selon les organisateurs, organisée à l’arrache. Y avait un peu de ça, mais quel que soit le mode d’organisation choisi, cela ne change pas la nature des personnes. J’ai apprécié d’être reçu avec autant de sympathie. J’ai remarqué que j’avais le temps d’intervention le plus élevé de toute la conférence, je dois dire que 120 minutes étaient probablement nécessaires. Merci aux organisateurs.

La critique du BreizhCamp c’est que c’est resté un conférence très « Tech », comme on dit. Moins d’une dizaine de femmes orateurs (dont 3 interviennent dans une conférence sur les femmes dans la « Tech »), peu aussi dans le public. En réalité peu de propositions d’oratrices à l’appel à conférence… si on ne va pas chercher des sujets différents, on reste dans cet univers très masculin.

Mon ressenti

J’ai pu, le matin, participé à une fresque du numérique (Merci Héloïse Dano). Ce genre d’atelier où vous n’avez que des gens déjà sensibilisés au sujet. Forcément, c‘est agréable de passer un bon moment avec des gens sensés.

Le nombre de places étaient limitées, mais où étaient les 300 autres participants ? Est-ce que sur un même créneau horaire, les organisateurs avaient programmé que des conférences sur le numérique responsable ? Non, en face on avait des conférences (très) techniques.
Donc, c’est très bien d’avoir pensé à organiser une fresque du numérique, atelier durant lequel notre groupe à trouver comme titre « la fête est finie », mais la grande majorité des personnes étaient ailleurs.

Ce qui me gêne, c’est que notre société a décidé de se dé-responsabilisiser, c’est-à-dire de gérer les machines, mais de ne plus s’occuper des éco-systèmes de la nature. Quel était le sujet de 95% des autres conférences du BreizhCamp : comment s’occuper des machines.

Ce que je n’ai pas pensé à dire

J’ai passé presqu’une heure à expliquer que les chaleurs de cette année 2022 sont exceptionnelles. J’ai affiché des tweets pour dire que premièrement ça se réchauffe plus vite que prévu, mais qu’en plus on construit des infrastructures pour que ça se réchauffe encore plus vite. C’est bien.

J’ai décidé de parler de l’eau, car on ne parle jamais des éco-systèmes ; on parle matériaux, émissions de CO2 (cad les effets néfastes créés par les gens qui gèrent les machines). Mais j’aurais bien aimé caler que nos modes de vie détruisent la terre au niveau local : la terre est ravinée, la terre sèche, la terre se désertifie sous nos pieds et s’en va. Ce phénomène ne se déroule pas en Afrique mais chez nous.

Ce que j’ai réussi à faire passer

J’ai essayé de dire que : non, il n’y aura pas de transition écologique. La transition écologique c’est une transition, fallait la démarrer il y a 30 ans.

Il n’y aura pas de transition écologique, et pas de transition écologique grâce au numérique. On n’a pas les matières à disposition, on a pas le temps, c’est déjà trop tard.

Personnellement, je milite pour la dé-numérisation (heureux de l’avoir vu ce sujet troll dans la fresque du numérique), mais le sujet manque de littérature. Admettons qu’on décide de maintenir les infrastructures actuelles et créer des infrastructures pour un besoin clairement identifié comme indispensable.

Alors, il faut, dès maintenant, faire baisser la complexité des systèmes informatiques. Pour la faire baisser, il faut éliminer l’inutile et simplifier le fonctionnement de celles existantes.

Ce serait bien si on avait une discipline qui a déjà engagé la réflexion sur le sujet, une discipline qui est en capacité de faire un audit et d’aider les équipes à revoir leur copie, une discipline qui s’intéresse à l’écosystème relationnel d’un service avec ses usagers.

Coup de bol, la discipline existe déjà et elle est contraignante au niveau légal pour l’administration et les plus grandes entreprises françaises. Cette discipline s’appelle,… s’appelle : l’accessibilité numérique.

Pour des puristes, je donne une interprétation toute personnelle à l’accessibilité numérique, mais je pense que c’est de cette manière que je définirais le rôle d’un référent accessibilité.

Accessibilité numérique : discipline visant à garantir l’écosystème relationnel, à travers une ou plusieurs interfaces numériques, entre une organisation et ses usagers (interne ou externe).

Je vous laisse avec mes réflexions de cette nuit, en espérant que ce retour permettra de mieux considérer l’accessibilité numérique comme une discipline vertueuse pour notre industrie et notre société. En espérant que dans la situation d’urgence, dans laquelle nous sommes, fasse qu’on s’intéresse plus aux gens qu’aux machines.